Le parquet de Paris a annoncé l'ouverture lundi d'une nouvelle enquête préliminaire, après la diffusion d'un clip de rap polémique sur la France, dont l'auteur Nick Conrad a été récemment condamné pour un précédent morceau qui appelait à "pendre les Blancs". Cette enquête a été ouverte pour "apologie de crime d'atteintes volontaires à la vie aggravées", après un signalement reçu dimanche du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et les investigations confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Des paroles violentes et des références à Pendez les Blancs
Dans ce clip intitulé Doux pays et visible notamment sur YouTube, ce rappeur à l'audience confidentielle multiplie les propos violents - "J'ai baisé la France jusqu'à l'agonie", "Cet Hexagone, j'encule sa grand-mère" - et s'en prend à ceux qui avaient fustigé son précédent clip Pendez les Blancs, qui avait créé la polémique à l'automne et lui a valu d'être condamné par la justice. Dans cette première affaire, Nick Conrad -un pseudonyme- a écopé le 19 mars de 5.000 euros d'amende avec sursis pour provocation au crime.
Son nouveau clip s'ouvre d'ailleurs sur plusieurs extraits de journaux télévisés évoquant la première controverse autour de Pendez les Blancs et sur les déclarations outrées de Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur au moment de la polémique. Il se clôt sur un message tentant d'expliquer sa démarche. "Le mot France est ici à considérer comme mentalité française, médias etc. qui se sont arrogés le droit de qualifier Nick Conrad en des termes inexacts plus que d'ouvrir le débat épineux", peut-on lire.
Un nouveau clip déjà condamné par la classe politique
Dans un tweet publié dimanche, Christophe Castaner avait également indiqué avoir demandé à la plateforme Pharos (chargée de la lutte contre les contenus illicites sur internet, ndlr) de mettre en oeuvre le retrait du clip en question.
"Aucune tolérance face à ceux qui incitent à la haine et à la violence !", a réagi le ministre de la Culture Franck Riester sur Twitter. "Il n'y a aucune excuse à ces mots. Aucune tolérance à avoir pour ce qui n'est rien d'autre qu'une incitation à la haine, qui doit être sévèrement condamnée pour les actes bien concrets de violence qu'elle produira", a tweeté dimanche la tête de liste LR aux européennes François-Xavier Bellamy.