"J'ai vu un terroriste qui venait vers moi", raconte l'un des héros du Thalys
Le Britannique Christopher Norman, 67 ans, était dans le train Thalys entre Amsterdam et Paris le 21 août 2015 lorsqu'un terroriste muni d'une kalachnikov a tenté de perpétrer un massacre. Mais l'homme s'est levé de son siège et, avec l'aide d'autres passagers, il est parvenu à maitriser l'individu. Alors que le procès du terroriste s'ouvre lundi, il raconte cet acte héroïque à Europe 1.
Un procès sous haute tension s'ouvre lundi devant la Cour d'assises spéciale de Paris. Il y a plus de cinq ans, en août 2015, un terroriste tentait de commettre un attentat à bord d'un train Thalys entre Amsterdam et Paris. Il avait blessé deux personnes avant d'être désarmé par des passagers du train. Parmi eux figuraient trois soldats américains en vacances mais aussi le Britannique Christopher Norman, 67 ans, qui témoigne au micro d'Europe 1.
"J'avais très peur"
"J'étais en train de travailler sur mon ordinateur, puis j'ai vu un terroriste qui venait vers moi, torse nu, barbu et qui portait devant lui une kalachnikov. J'avais très peur. Et puis je me suis mis debout et j'ai vu qu'il y avait un tas de gars par terre, en train de se battre. C'était le terroriste qui était attaqué par deux Américains", raconte-t-il.
"Je me suis jeté dans le tas, j'ai pris son bras, je l'ai mis derrière son dos, j'ai demandé de quoi ligoter le terroriste", poursuit le Britannique. "Je n'étais pas le seul à agir mais, dans tous les cas, je n'allais pas rester là, assis, à ne rien faire et attendre d'être mitraillé".
"Ses yeux étaient noirs et vides"
Christopher Norman se souvient d'un face-à-face avec le terroriste. "À un moment donné, j'avais son visage droit devant moi : Ses yeux étaient complètement vides", assure le sexagénaire. "Ils étaient noirs et vides. Je me suis demandé ce qu'ils avaient fait à ce type pour qu'il agisse comme ça."
"Ce que j'attend plutôt du procès, c'est essayer de comprendre ce qui a amené le terroriste à agir de la sorte. Pour moi, il faut remonter à la source pour essayer de savoir comment on peut endiguer ça", conclut Christopher Norman.