Clermont-Ferrand : démantèlement d'un vaste trafic de médicaments contre l'épilepsie

La gendarmerie nationale a déclaré avoir démantelé un vaste réseau de trafic de médicaments à Clermont-Ferrand. De la prégabaline, un traitement contre les crises d'épilepsie détourné par les toxicomanes, était notamment trafiquée.
Un vaste réseau de trafic de médicaments contenant de la prégabaline, un traitement contre les crises d'épilepsie détourné par les toxicomanes, a été démantelé à Clermont-Ferrand, a déclaré vendredi la gendarmerie nationale.
Quatre personnes ont été mises en examen jeudi et des gélules d'une valeur de 750.000 euros saisies dans le cadre de cette opération, selon un communiqué transmis à l'AFP.
Deux employés volaient les médicaments et les détournaient
L'affaire a débuté début mai quand plusieurs clients d'une entreprise de distribution de produits pharmaceutiques ont signalé des anomalies liées à des commandes non honorées de leur traitement de prégabaline.
Une enquête en interne a permis de découvrir que plus de 600.000 comprimés auraient été dérobés entre mai et août, pour un préjudice évalué à 300.000 euros.
Des enquêteurs de la Section de recherches de Clermont-Ferrand et de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaps) ont alors pris le relais.
Ils ont identifié deux employés qui volaient les médicaments et les détournaient au profit d'un réseau de trafiquants opérant sur la région clermontoise.
Saisie de 245.000 gélules estimées à 750.000 euros
Lundi et mardi, quatre individus ont été interpellés suite à un nouveau vol de deux palettes de prégabaline (2.304 boîtes), puis mis en examen et placés en détention provisoire.
Une perquisition a permis la saisie de 245.000 gélules, d'une valeur estimée à 750.000 euros, de plus de 200.000 euros en liquide, de cigarettes de contrebande, de quatre armes à feu dont deux fusils d'assaut, huit grenades à main, plusieurs centaines de munitions et divers produits stupéfiants.
Les médicaments contenant de la prégabaline sont prescrits contre l'épilepsie mais aussi pour traiter les troubles anxieux généralisés et les douleurs neuropathiques. Leur mésusage peut entraîner des complications comme le coma, des troubles de la conscience et peuvent conduire au décès.
Face à l'augmentation des cas d'abus, de dépendances et d'ordonnances falsifiées, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a restreint en mai 2021 les conditions de prescription de la prégabaline, qui est désormais limitée à six mois et fait l'objet d'une ordonnance sécurisée et infalsifiable.