La colère des agriculteurs continue de se propager. Depuis jeudi soir, plusieurs dizaines d'exploitants bloquent l'autoroute A64, qui relie Toulouse à Bayonne, à hauteur de Carbonne, en Haute-Garonne. Ces manifestations sont provoquées par des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes.
Face à cette colère, l'exécutif tente de calmer le jeu en reportant, notamment, le projet de réforme de l'agriculture. Le projet de loi devait être présenté mercredi en conseil des ministres. Le sommet de l'État a été pris d'un vent de panique, comme le confie un ministre dans Le Parisien.
>> LIRE AUSSI - Fronde des agriculteurs : «Leur colère est légitime» et «on doit» continuer à les protéger, assure Prisca Thevenot
Une occupation qui pourrait durer des jours
Ce lundi matin, les agriculteurs poursuivent leur blocage. L'augmentation des prix de l'électricité, annoncé ce dimanche par Bruno Le Maire, a nourri la colère des agriculteurs. Pour certains, l'électricité représente 20 à 30 % de leur budget. Pourtant, pour Jérôme Bayle, l'organisateur du blocus, cette nouvelle hausse pourrait permettre de fédérer d'autres secteurs d'activité autour des agriculteurs.
"On a compris encore une fois qu'on va continuer à payer. L'industrie française va en souffrir le plus et peut-être qu'il va falloir qu'eux aussi réagissent et viennent avec nous dans le combat. Ce sont encore des charges supplémentaires. On essaie de négocier un pas en avançant et l'État fait quatre pas en reculant", détaille-t-il au micro d'Europe 1.
>> LIRE AUSSI - Colère des agriculteurs : «L'État est complice de génocide agricole», accuse l'éleveur de bovins Jérôme Bayle
Ce lundi soir, la FNSEA et le syndicat des Jeunes agriculteurs seront reçus à Matignon. Sur l'autoroute A64, les agriculteurs attendent beaucoup de cette rencontre. Ils espèrent des annonces fortes, notamment sur le prix du GNR, le gazole routier. Depuis le début du blocus, les manifestants souhaitaient s'entretenir avec le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture. Sans cela, l'occupation de l'autoroute pourrait durer encore des jours.
Malgré le froid et les températures négatives la nuit, les agriculteurs assurent qu'ils peuvent tenir encore des semaines avec le stock de nourriture actuel.