Prostitution : à Toulouse, une association alerte sur les menaces que subissent des mères d'ex-prostituées mineures par la DZ Mafia
C'est un phénomène qui touche entre 15 et 20.000 mineurs : la prostitution des adolescents. Si la parole commence à se libérer, elle reste rare à cause des proxénètes, certains rattachés à la DZ Mafia, qui menacent directement les familles sur les réseaux sociaux. À Toulouse, une association alerte sur les menaces que subissent des mères de prostituées ou d'anciennes prostituées mineures.
Dans un café de la périphérie toulousaine, Jennifer Pailhé connaît parfaitement le fléau de la prostitution des mineurs. Il y a six ans, sa fille, alors âgée de 16 ans, passe sous l'emprise de son petit ami de l'époque et se prostitue. Depuis, avec son association "Nos Ados Oubliés", elle lutte avec des mamans, devenues la cible des proxénètes.
"Les clients peuvent mettre des notations"
"Ces individus-là se revendiquent être de la DZ Mafia. Ils ont beaucoup de renseignements sur l'identité de la maman. On peut considérer victime, pas seulement la jeune fille, mais la famille au sens large et elles ont cruellement besoin d'être soutenues".
Les réseaux sont extrêmement difficiles à démanteler puisque tout ou presque passe sur les réseaux sociaux ou via des messageries cryptées. Les jeunes filles y sont exposées comme des marchandises : "Les annonces sont très explicites, tant de l'origine de la jeune fille que de son physique, le tarif, ce qu'elle accepte ou non. Les clients peuvent mettre des notations. Ça leur permet d'être classés étoile de bronze, d'argent ou d'or. C'est quand même très glauque".
Le nombre de mineures concernées par la prostitution ne cesse d'augmenter. Il a été multiplié par dix en France en dix ans.