"Nous n'acceptons aucune des mesures" d'économies concernant les collectivités locales présentées mardi par le gouvernement, a indiqué le président de la commission des Finances locales et vice-président délégué de l'Association des maires de France (AMF) André Laignel.
Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin et la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation Catherine Vautrin ont présenté mardi à la commission des Finances locales, réunie à l'Assemblée nationale, un plan demandant en 2025 aux collectivités un effort d'économies de 5 milliards d'euros.
9,5 milliards d'euros réclamés par l'État, selon André Laignel
André Laignel a estimé devant la presse que c'est plutôt "9,5 milliards d'euros" que l'Etat leur réclamait, en y ajoutant la baisse, confirmée par les ministres selon lui, de 1,5 milliard d'euros du Fonds vert l'an prochain, et les effets de l'inflation. Il a dénoncé "une ponction sans précédent sur une seule année". "Il est inutile qu'on veuille nous faire des discours sympathiques sur la confiance à retrouver (entre Etat et collectivités, NDLR), alors que les actes immédiats sont, à l'inverse, la parole bafouée".
Les mesures présentées "garantissent", selon lui, "la panne des investissements des départements", et "un coup de frein brutal aux investissements du bloc communal". André Laignel a indiqué compter désormais sur les débats parlementaires sur le budget, notamment au Sénat, pour amender le projet de loi de Finances (PLF) dans un sens plus favorable aux collectivités.
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Objectif de faire 60 milliards d'euros d'économies
Le plan d'économies présenté mardi entre dans le projet gouvernemental de trouver 60 milliards d'euros l'an prochain, toutes administrations confondues, pour ramener le déficit public de 6,1% à 5% du PIB. Le maire (PS) d'Issoudun (Indre) a noté à plusieurs reprises que Laurent Saint-Martin et Catherine Vautrin avaient été "vagues" dans leurs explications, n'avaient transmis au comité des Finances locales aucun tableau reprenant les mesures qu'ils citaient.
"La présentation a été plus rapide que d'habitude parce que c'était assez brut de décoffrage", a-t-il souligné, tout en reconnaissant que les ministres avaient "l'excuse" de la "pagaille pour la préparation budgétaire" cette année, due à des délais très serrés après la dissolution et une longue attente de la nomination d'un Premier ministre.