Une semaine pour quitter les lieux. Entre 800 et 1.000 personnes devraient être évacuées de la "jungle" de Calais dans le courant de la semaine prochaine. Des agents de l'Etat rencontrent les migrants en ce moment pour les convaincre de partir, mais beaucoup refusent et veulent à tout prix rejoindre la Grande Bretagne.
Résignés. Certains réfugiés, comme Sora et ses deux amis, ont fini par être convaincus, un peu résignés. Conscients que les autorités ont bien l'intention d'en finir avec ce camp, ils ont accepté une place en centre d'accueil. En montant dans le bus qui les emmenait cette semaine ailleurs en France, ils ont quitté la "jungle" sans regret. "Le gouvernement a décidé de détruire la 'jungle' mais il nous propose l'asile, un hébergement confortable dans un centre d'accueil. Finalement, avec mes deux compagnons, on est contents de rester ici en France. Mais ceux qui veulent absolument aller en Angleterre resteront dans la 'jungle'".
"C'est d'une tristesse infinie". Dans cette zone sud du bidonville, les associations estiment à plus de 3.000 le nombre de migrants. Il va aussi falloir détruire les cafés, les boutiques et les petits restaurants, ce qui va sans doute provoquer des résistances, selon Maya, une bénévole. "En dépit des conditions très difficiles, que je ne nie pas, cette 'jungle' était petit à petit devenue un lieu de vie. On verra ce qu'il se passe, mais c'est d'une tristesse infinie." En cas de résistance, les forces de l'ordre pourraient bien intervenir. "Ça, on a l'habitude. On verra comment on répond", prévient Maya.
"Pourquoi rester en France ? Il n'y pas de travail ici". Cette perspective ne change rien à la détermination de Saouz, ce jeune Afghan de 20 ans, toujours décidé à tenter sa chance en Angleterre. "Même s'ils détruisent la 'jungle', ça ne change rien. On continuera de tenter de passer en Angleterre. On trouvera toujours un moyen. Pourquoi rester en France ? Il n'y a pas de travail ici, il n'y a rien. Ils vont démonter les boutiques et les restaurants ? Ce n'est pas grave, il y en a en ville."
Lettre ouverte. Après une semaine de préparatifs, les bulldozers pourraient entrer en action dès la semaine prochaine, sauf si la préfecture accorde encore quelques jours de sursis. Huit associations, parmi lesquelles Médecins du Monde, le Secours catholique ou encore Emmaüs, ont écrit une lettre ouverte à Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, pour demander le report de ce démantèlement programmé.