Le Bataclan rouvrira ses portes le 12 novembre avec un concert de Sting. 1:36
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Salomé Legrand, édité par C.L. , modifié à
Avant la réouverture du Bataclan, des victimes de l'attentat du 13 novembre 2015 ont pu revenir dans la salle où leur vie a basculé lors d'une visite organisée mi-octobre par les associations.
TÉMOIGNAGE

La France s'apprête à commémorer les attentats du 13-Novembre qui ont fait 130 morts, dont 90 au Bataclan où des hommages se tiendront tout le week-end. Avant la réouverture de la salle de concert, plus de 200 rescapés et proches des victimes ont choisi de retourner au Bataclan, loin des caméras. Parmi eux, Coralie et Thierry, des amis, blessés dans l'attentat, qu’Europe 1 a rencontrés.

"Remettre les choses à leur place". Il y a un an, quand les terroristes ont ouvert le feu, Coralie et Thierry, 28 et 29 ans, se tenaient côte à côte, leur veste nouée autour de la taille dans la fosse du concert des Eagles of Death Metal. Un an après, tous les deux sont allés presque instinctivement se replacer exactement à l’endroit où ils se trouvaient quand ils ont été touchés. Là où Thierry a reçu une balle dans la cuisse et une dans l’omoplate. "Comme beaucoup d’autres j’ai essayé de revivre un peu ce qu’il s’était passé", raconte-t-il. Le jeune homme s’est aperçu que "finalement, [il] était juste à côté de la sortie de secours", qu’il n’avait pas rampé "sur 100 mètres", comme il en avait l’impression dans ses souvenirs de cette nuit d’horreur. "Ça permet de remettre les choses à leur place", résume Thierry.

"Avoir un peu moins peur" du Bataclan. Coralie aussi a été frappée par les dimensions réelles de la salle. Elle a réalisé que "les terroristes étaient tout près, à quelques mètres seulement" de la foule qui dansait. La jeune diplômée en communication avait aussi besoin de cette visite pour faire revenir des instants qui manquent à sa mémoire. Sans succès. Dans la salle, tout a été remplacé du sol au plafond mais rien n’a changé, le mobilier du Bataclan a été refait à l’identique. Une image que Coralie voulait revoir : "je voulais le voir calme, refait, sans qu’il y ait de traces de sang, d’impacts de balles". Voir le lieu neuf, "pour peut-être en avoir un peu moins peur".

Tourner la page. Durant cette visite, les psychologues n’étaient jamais loin mais les deux amis n’ont eu besoin que l’un de l’autre. Même s’ils retournent, toujours ensemble, à des concerts, ce retour au Bataclan doit leur permettre de tourner la page. "Je voulais le revoir une dernière fois avant que ça reprenne et peut-être que les gens oublient", souffle Coralie. Mais pas question pour le moment de s’y rendre pour un spectacle.