Bien malgré lui, l'Oise se retrouve sous le feu des projecteurs. Département le plus touché pour l'instant par l'épidémie de coronavirus, avec 18 des 57 cas recensés sur le territoire, c'est aussi celui d'où est originaire la première victime française, un enseignant qui avait contracté le Covid-19. A la recherche du patient zéro, tous les yeux se tournent vers Creil, et plus particulièrement sa base militaire aérienne. Les autorités surveillent avec attention l'évolution de la situation sur le site, où six cas de coronavirus (trois militaires et trois civils de l'administration dont l'un est toujours hospitalisé à Amiens) ont été diagnostiqué parmi le personnel.
Les militaires "évitent tout contact"
Si cette base est au centre de nombreuses questions, c'est parce qu'elle abrite les équipes qui ont rapatrié les Français de Wuhan en Chine. A l'intérieur, "il n'y a pas plus d'inquiétude que cela", témoigne l'un des soldats qui y travaille, sous couvert d'anonymat. "On attend vraiment les mesures que nos chefs pourraient nous donner." Des mesures ont d'ailleurs été prises pour tenter d'endiguer le phénomène. "On ne se serre pas la main, on ne se fait pas la bise, on évite tout contact", raconte le militaire.
"On essaye de garder une certaine distance quand on se parle pour éviter toute contamination", ajoute-t-il. Et ce ne sont là que quelques exemples. Chaque matin, le personnel assiste aussi à une réunion d'information, et les personnes susceptibles d'avoir des symptômes du virus doivent se présenter à un médecin.
Selon les informations d'Europe 1, les responsables de cette base, qui abrite plus de 2.500 personnes, se préparent à un confinement partiel, peut-être à partir de lundi. En clair, tout le personnel qui n'a pas de mission vitale ou stratégique sur le site, pourrait être invité à rester à son domicile. Ce n'est encore que du conditionnel, mais dans le centre-ville de Creil, cette décision est très attendue par certains habitants.
"Mettre tous les atouts du côté de la santé"
"C'est une bonne chose de confiner la base pour que le virus se propage moins facilement", confirme un Creillois rencontré samedi matin. "D'habitude, les militaires sortent, viennent faire leurs courses en ville. Il faut mettre tous les atouts du côté de la santé", appelle-t-il de ses vœux. Mais dans les boutiques de Creil samedi midi, on reste très loin de la psychose. Il y a beaucoup de monde dans les rues. Les habitants font leurs courses dans le calme. Un commerçant a même confié "faire de très bonnes journées" en ce moment.