La justice a relaxé jeudi soir un homme de 50 ans qui était jugé en comparution immédiate à Paris, soupçonné d'agression sexuelle d'une jeune femme sur les Champs-Élysée lundi pendant les festivités célébrant le retour des Bleus après leur titre mondial.
"Relaxé au bénéfice du doute". Le procureur de la République avait requis une peine de quatre mois de prison avec sursis assortie d'une mise à l'épreuve pendant 18 mois, consistant en une obligation de soins. L'homme, qui a toujours clamé son innocence, "a profité de la foule en liesse, de l'anonymat de la foule", avait déclaré le procureur lors de son réquisitoire, donnant comme exemple les événements survenus en Allemagne lors des célébrations du Nouvel an 2016 où de nombreuses femmes avaient été agressées sexuellement. Le prévenu a "été relaxé au bénéfice du doute", a précisé la présidente de la 23e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, lors du jugement rendu dans la nuit de jeudi à vendredi.
Absente à l'audience, la plaignante, âgée de 21 ans, avait affirmé à la police avoir senti, alors qu'elle était dans la foule qui attendait le passage des Bleus sur les Champs-Élysées, "un mouvement de va-et-viens contre la raie de ses fesses", selon son récit relaté par le tribunal. Elle s'était alors retournée et avait vu un homme en train de se masturber derrière elle.
"Sévères troubles psychiatriques". Le prévenu, marié, au casier judiciaire vierge mais présentant de "très sévères troubles psychiatriques", selon le tribunal, a affirmé n'avoir "jamais agressé personne". La jeune femme se serait "vengée" en allant voir la police "parce que j'ai refusé de (lui) céder ma place pour voir les Bleus", a-t-il dit. Aucun témoin n'a pu confirmer les propos de la jeune fille.
Interpellé par deux gendarmes dans la foule, le prévenu était en outre jugé pour rébellion mais a aussi été relaxé pour ces faits. Selon lui les gendarmes l'ont "sorti de la foule et jeté par terre" lui ont "cassé l'arcade sourcilière" et "roué de coups". Il s'est vu prescrire six jours d'interruption temporaire de travail (ITT).
Appel de la préfecture à porter plainte. Un mineur, également poursuivi pour "agression sexuelle" en marge des célébrations du Mondial, avait quant à lui été présenté mardi à un juge des enfants. Depuis le soir de la finale victorieuse, les témoignages de femmes dénonçant des agressions sexuelles pendant les festivités se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Aucune tendance à la hausse des plaintes pour agressions sexuelles n'a été constatée dans les grandes agglomérations, a toutefois indiqué en début de semaine le ministère de l'Intérieur, sans donner de chiffres. Interrogé sur Europe 1 mercredi, le préfet de police de Paris Michel Delpuech a appelé les victimes de tels faits à les porter "à la connaissance des services pour que les investigations soient menées".