Crèches : «Les contrôles sont insuffisants», estime la secrétaire d'État chargée de l'enfance
Un rapport de l'Igas, commandé par le gouvernement en 2022 après la mort d'une petite fille dans une crèche à Lyon, fait état d'une série de dysfonctionnements de ces centres d'accueil. Charlotte Caubel, secrétaire d'État chargée de l'enfance et invitée d'Europe 1 ce dimanche, revient sur ce rapport qui inquiète les parents.
Après la mort d'une petite fille dans une crèche à Lyon en 2022, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe, a commandé un rapport à l'Igas. Celui-ci faisait état d'une série de dysfonctionnements, souvent imputés aux sous-effectifs ou au manque de moyens. Le rapport pointe notamment une qualité d'accueil très hétérogène et propose 39 recommandations . Invitée dans Europe 1 Matin, Charlotte Caubel, secrétaire d'État chargée de l'enfance, revient sur ces crèches souvent décriées.
Des contrôles insuffisants
Concrètement, comment sont contrôlées les crèches aujourd'hui ? Pour Charlotte Caubel, il existe trois ou quatre types de contrôles. "D'abord, les caisses d'allocations familiales, qui contrôlent à la fois le financement et le fonctionnement administratif de ces crèches. Il y a bien évidemment les services de protection maternelle infantile qui, eux, vont vérifier la qualité de prise en charge. Puis l'État qui est là aussi pour vérifier la dimension sanitaire qu'on connaît", détaille la secrétaire d'État chargée de l'enfance au micro d'Europe 1. Ces contrôles existent, en revanche, ils sont insuffisants pour Charlotte Caubel, qui les juge insuffisamment fréquents et assez peu coordonnés les uns entre les autres.
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Si ce rapport précise qu'il faut incontestablement augmenter les contrôles, la spécialiste précise qu'il faut tout de même séparer un certain nombre de choses. "Il y a des violences inacceptables dans nos crèches, c'est l'un de mes combats. Il faut les éradiquer et ne pas déresponsabiliser tout le monde en disant qu'il y a un problème d'organisation et de moyens. Il y a des choses inacceptables et c'est la responsabilité individuelle", alerte-t-elle. Cependant, Charlotte Caubel reconnaît tout de même un problème de travail et d'effectif. Il y a de moins en moins de personnes candidates à ce type de métier autour des enfants. "C'est pour ça d'ailleurs que le gouvernement vient de lancer une campagne qui a démarré samedi pour essayer de motiver nos jeunes et moins jeunes à venir s'occuper de nos enfants", souligne la secrétaire d'État chargée de l'enfance.
Rendre le métier plus attractif
Rendre ces métiers plus attractifs, oui mais comment ? "Il y a des enjeux salariaux, des enjeux de qualité de vie au travail. Il faut être très vigilant. S'occuper des enfants, c'est évidemment un travail éminemment responsabilisant. Donc les directeurs de crèches, les employeurs, sont responsables de ça. Mais je crois qu'il faut aussi redire que ce sont des métiers très, très importants pour nos enfants", insiste Charlotte Caubel. La spécialiste souligne tout de même la grande qualité de ces professionnels. "Je voudrais redire que l'opprobre ne soit pas jeté sur toutes nos crèches. Cela reste le moyen le plus sécurisant de garder nos enfants".
Pour elle, globalement, les enfants sont en sécurité. "Mais j'ai bien conscience avec ce rapport, et Jean-Christophe Combe s'en est saisi, qu'il nous faut aujourd'hui garantir plus de places. Vous savez, c'est un engagement aussi que nous avons d'augmenter le nombre de places pour les parents. Mais en même temps, évidemment, ne pas lâcher sur la qualité, c'est tout à fait essentiel", admet la spécialiste au micro d'Europe 1.
Les dangers des écrans
Une autre actualité a attiré l'attention cette semaine. Une étude affirme qu'un enfant de deux ans à peine passe en moyenne 56 minutes par jour devant un écran. Et cela augmente en fonction de l'âge. Cette tendance peut avoir des conséquences sur la santé, qu'elles soient physiques ou mentales. "C'est un combat important que le président de la République porte et qu'il nous a confié pour ce quinquennat en particulier", indique Charlotte Caubel. Elle affirme par la suite que cela représente de gros enjeux. "Un des premiers, c'est le temps d'écran et ce rapport est tout à fait édifiant. Il nous conforte dans l'idée que les adultes, nous devons nous saisir de ça pour écarter nos enfants des écrans", souligne-t-elle. Pour cela, il faut contrôler le temps d'écran et l'accès à un certain nombre de contenus. Une campagne a été réalisée pour l'expliquer aux parents. "Vous apprenez à vos enfants à nager, apprenez à vos enfants à surfer sur les téléphones".
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Pour les spécialistes de l'enfance, une phrase vient définir ce problème : "avant trois ans, pas d'écran". Pourquoi ? "Cela a des conséquences extrêmement importantes comme des troubles de l'attention, de la vision, du sommeil ou tout simplement des addictions. Ce sont des risques qu'on mesure aujourd'hui et sur lesquels il faut évidemment s'appesantir pour éviter qu'ils se développent", alerte Charlotte Caubel. Pour elle, le but n'est pas de culpabiliser les parents mais bien d'envoyer des informations simples du rapport, qui n'est pas le premier. "Il faut que les parents aient des informations simples. C'est l'objet de nos démarches avec notamment des ateliers de parentalité numérique sur le terrain", conclut-elle.