La sobriété énergétique s'invite sur les pistes de ski. Alors que plusieurs domaines skiables ouvrent leurs portes ce week-end, la vigilance est de mise sur le volet des dépenses. Europe 1 s'est rendue dans la station pyrénéenne de Font-Romeu où il a fallu redoubler d'ingéniosité pour faire des économies et s'adapter à la flambée des prix de l'énergie.
Sur les pistes, les premiers skieurs se délectent déjà de leurs premières descentes de la saison. "On a un ciel magnifique, une neige excellente, que ça continue !", s'exclame Roger. Mais en coulisse, l'ouverture de 50% du domaine dès ce vendredi a représenté un défi de taille. Le président de la station, Jacques Alvarez, a notamment décidé que cette année il n'y aurait pas de ski de nuit. "On est sur des créneaux où les gens auront besoin de chauffer leur appartement et leurs maisons, donc l'exploitation du ski de nuit cette année ne nous semblait pas raisonnable. Sur la neige de culture, on ne produit que lorsque c'est rationnel. C'est-à-dire que quand il fait trop chaud, on ne produit pas de façon à ce que ça consomme le moins d'énergie possible."
Vitesse des télésièges réduite, coût du forfait rehaussé
Les télésièges ont également été ralentis dès que possible. Sophie, en charge de la remontée des Airelles, adapte l'allure en fonction de l'affluence. "Là on est en V3", explique-t-elle devant l'ordinateur qui pilote la remontée mécanique avec quatre niveaux de vitesse. "On voit la vitesse du câble, on est à trois mètres par seconde. Normalement on est plutôt censé exploiter à quatre mètres par seconde. Et après, par exemple au mois de mars quand on aura beaucoup moins de monde, on pourra rouler à un mètre par seconde, ce n'est pas gênant."
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Cette mesure permet d'économiser entre 15 et 20% d'énergie et les skieurs s'en accommodent plutôt bien. "Ce n'est pas gênant honnêtement, ça ne change rien à la pratique donc ça ne dérange pas et puis l'écologie c'est important", assure Basile, étudiant en Staps. "Là quand il n'y a personne ça va, ce n'est pas trop frustrant. Mais on ressent quand même dans la montée que c'est plus lent", précise néanmoins Jérôme, tout droit venu de Saint-Jean-de-Luz.
Côté tarif, le prix du forfait a été augmenté d'un euro ce qui ne suffira certainement pas à couvrir l'inflation. De leur côté, les clients semblent pressés de venir tester la neige puisque la station compte déjà deux fois plus de forfaits réservés par rapport à l'an dernier à pareille époque.