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Stéphane Burgatt (à Marseille) / Crédits photo : Arun SANKAR / AFP
Un cycliste a été mortellement fauché par un chauffard au volant d'une Lamborghini, dont le permis avait été suspendu, la semaine dernière. Le conducteur de la voiture avait réussi à louer le bolide sur Internet, sans grande vérification de son identité et de ses papiers.

La semaine dernière, un homme de 51 ans a été mortellement fauché par un chauffard en Lamborghini alors qu'il circulait à vélo. Pourtant, le conducteur âgé de 25 ans s'était fait suspendre son permis. Depuis le drame, de multiples questions se posent autour de ces locations. D'où viennent ces voitures et comment est-il possible de les louer sans permis ?

 

La Pologne permet de s'affranchir de nombreuses règles

C'est un peu le Far-West pour les loueurs indélicats. La Pologne permet de s'affranchir de nombreuses règles, selon Rudy Manna du syndicat Police-Alliance. "Il y a des leasing avec option d'achat, vous pouvez les payer en liquide. Il n'y voient aucune objection. 50.000 euros pour un année pour louer un véhicule qu'on va rapporter en France. Ils sont très peu regardants également sur les papiers que vous allez fournir. Il y a par exemple des gens à Marseille qui ont gagné beaucoup d'argent dans le trafic de stups, qui décident de se retirer pour investir dans plusieurs véhicules polonais", affirme-t-il. 

En France, les règles sont strictes

En France, si l'on veut louer un bolide de plusieurs centaines de chevaux dans les règles de l'art, les conditions sont strictes, précise Thomas Dal Molin, président de la société Roadstr. "Il faut avoir 35 ans, dix ans de permis, deux papiers d'identité et parfois on demande même un papier de l'assureur précisant qu'il n'a pas été victime d'un sinistre au cours des 24 derniers mois". 

Si ces loueurs "exotiques" comme il les appelle sont peu regardants, leur clients sont trop souvent dangereux, notamment dans les cortèges de mariage, s'alarme l'expert en sécurité routière Akim Benhamel. "Ils prennent des risques démesurés. Moi, si je les vois sur la route, je m'arrête, je laisse passer. C'est très inquiétant, j'ai des enfants en bas âge, je ne voudrais pas qu'ils se fassent renverser par un bolide comme ça...", glisse-t-il. C'est pourquoi cet expert multiplie les opérations de sensibilisation contre les rodéos urbain auprès de la jeunesse.