Le débat sur l'interdiction du burkini, ce vêtement de bain couvrant l’intégralité du corps, continue d’agiter. Dans une interview au Journal du Dimanche, Isabelle Adjani a dénoncé une polémique "ridicule et dangereuse". "Je suis toujours mal à l’aise quand on veut imposer la liberté à coups d’interdits", a déclaré la comédienne. De son côté, Daniel Cohn-Bendit a également fustigé lundi sur Europe 1 une polémique "incroyablement bête". "J’étais sur les plages de l’Hérault et sur les plages italiennes. Je n’ai pas vu de burkini. Je ne dis pas qu’il n’y en a pas, mais il y en a très peu", estime-t-il dans sa première chronique de l'année.
Des exemples célèbres. L’ancien leader de mai 68 a tenu à rappeler des exemples récents de femmes voilées dans l’actualité, et saluées par la communauté internationale ; Kimia Alizadeh, une iranienne médaillée de bronze au JO de Rio en taekwendo, et qui portait un burkini de sport pour la compétition, ou encore Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix, militante féministe et porteuse du voile. "Il y a des problèmes, mais ce n’est pas un burkini qui crée les problèmes."
Aider les musulmans à "renverser la vapeur la vapeur". Pourtant, en Iran, avant le renversement du Shah et l’avènement de la République islamique, les femmes se baignaient en bikini, alors qu’aujourd’hui le port du voile est obligatoire. "Nous vivons une régression", reconnaît Daniel Cohn-Bendit. "Le problème c’est de savoir comment aider les femmes musulmanes dans leur combat pour renverser la vapeur", explique l’ex-eurodéputé qui refuse que les pays occidentaux se posent en donneur de leçons face aux communautés musulmanes.
Main dans la main. "Faisons des centres pour que les jeunes filles ne soient pas obligées de se marier quand elles ne le veulent pas, faisons des centres d’accueil avec les musulmans contre les mariages forcées, faisons des centres pour que les jeunes filles puissent continuer à aller à l’école quand les familles ne veulent pas mais, ne parlons pas de faux problèmes !", conclut-il.