Biodiversité : les enseignements et les modifications après deux mois de confinement
Depuis le confinement, les mairies de certaines villes laissent pousser leurs pelouses. C'est l'occasion de permettre à la faune et la flore de se développer et ainsi de favoriser la biodiversité. Un choix qu'a notamment fait le parc de Bercy, où Europe 1 s'est rendue.
Des pelouses hautes, de 20 ou 30 centimètres dans les grandes villes, c'est un spectacle peu commun. Si la nature reprend ses droits, c'est avec l'accord des autorités municipales qui laissent pousser l'herbe des pelouses bien au-delà des tailles habituelles. D'ailleurs, 43% des communes interrogées pendant le confinement se disent prêtes à ranger la tondeuse durablement. L'objectif : favoriser la biodiversité.
Une biodiversité favorisée par le confinement
Dans le parc de Bercy, 14 hectares en plein Paris, certains promeneurs, de retour depuis samedi , sont surpris et pensaient que "c'était dû au confinement, qu'il y avait moins d'entretien". Pourtant, à Paris comme à Versailles, Strasbourg ou Arcueil, la municipalité laisse délibérément pousser certaines pelouses. Par ce biais, les brins d'herbe montent en graine, font des fleurs qui attirent et nourrissent des insectes qui servent ensuite de repas aux oiseaux.
Cela porte ses fruits : cette année, les mésanges en sont à leur troisième nichée, alors que les mauvaises années, c'est une seule. Le calme du confinement, une nourriture plus abondante et une météo clémente ont ainsi favorisé la reproduction des espèces animales.
"Un retour de la nature"
Dans les allées du parc de Bercy, certaines orties atteignent même près d'un mètre de haut. Bien loin d'être une simple mauvaise herbe, comme l'explique Philippe Jacob, le responsable de l'observatoire parisien de la biodiversité, "c'est un retour de la nature, c'est une plante qu'on n'a pas beaucoup mais qui rend service à de très nombreux insectes".
L'exemple de ces bienfaits des orties est notamment visible pour les papillons. En particulier, "une cohorte de papillon, qu'on appelle les vanesses, qui va venir pondre spécifiquement sur les orties et dont la chenille ne mange que les feuilles d'orties" explique Philippe Jacob.
Laisser pousser les orties favorise donc ces papillons colorés. Une nouvelle habitude à prendre mais qui n'inquiète pas les promeneurs du parc, "on a l'impression d'être un petit peu dans des champs, on est habitués à une pelouse bien nette mais je pense qu'on va vite s'habituer".