Un des leaders du djihadisme français va être présenté samedi à un juge en vue de sa mise en examen. Le jeune homme, parti en Syrie parmi les premiers français, a été arrêté en Turquie où il s'est dit repenti. Que sait-on vraiment de ce jeune homme, encore djihadiste hier ?
De recruteur à banquier. L'ONU l'avait placé sur sa liste noire des combattants les plus dangereux. Kevin G., 24 ans, est breton. Radicalisé à 14 ans, il est parti dès 2012 en Syrie pour rejoindre Al-Qaeda puis Daech. D'abord l'un des principaux recruteurs de ces groupes djihadistes, il aurait ensuite contribué au financement de l'organisation État islamique.
Il utilisait sa mère en France, une femme fragile qui, sous la seule contrainte du chantage affectif de son fils, centralisait et transférait chaque mois jusqu'à 2.000 euros de dons en provenance du monde entier.
Un départ difficile à comprendre. En juin dernier, le jeune homme a brutalement quitté Daech avec ses quatre femmes et ses six enfants sans explication connue. Il a alors envoyé une lettre aux autorités françaises dans laquelle il se disait repenti. Détenu depuis plusieurs mois par les autorités turques, il a été extradé vendredi et placé immédiatement en détention à Paris.
Le "repenti" aura sûrement beaucoup de choses à révéler sur le fonctionnement de l'EI mais les services de renseignements restent sur leurs gardes. Comment ce djihadiste français a-t-il pu s'échapper aussi facilement de l'organisation terroriste ? Est-il vraiment repenti ? Les autorités françaises chercheront d'abord à savoir ce qui a poussé Kevin G. à revenir en France.