Les travaux de construction du mur censé protéger les accès au port de Calais des tentatives répétées des migrants de passer en Grande-Bretagne en se cachant dans des camions ont débuté mardi.
Une prolongation des clôtures grillagées. Ce mur d'un kilomètre de long pour quatre mètres de haut, situé à quelques centaines de mètres de la "Jungle", prolonge les clôtures grillagées existant déjà de chaque côté de la rocade menant au port de Calais. Sa construction doit s'achever "avant la fin de l'année" selon la préfecture du Pas-de-Calais. Les travaux préparatoires avaient débuté fin août.
Après les travaux préparatoires qui avaient débuté fin août, la première bétonneuse a déversé son béton mardi en tout début d'après-midi dans une tranchée d'une cinquantaine de mètres qui accueillera prochainement une partie de la structure du mur. L'ouvrage reposera sur des supports métalliques, dans lesquels s'encastrent des panneaux en béton armé. Cette technique permettra "un éventuel démontage", selon la Direction interdépartementale des routes (DIR).
Un mur anti-bruit et végétalisé. Les travaux, effectués par une entreprise de BTP du Calaisis dans le vacarme incessant des passages de véhicules sur la rocade, se déroulaient sous la surveillance d'un car de CRS, sans la moindre présence de migrants aux alentours. Des tracteurs avec leur benne remplie de terre effectuaient également un ballet incessant d'allers-retours. Ce mur sera également anti-bruit, pour la tranquillité des riverains. Il sera végétalisé côté circulation.
Financé par la Grande-Bretagne pour un coût de 2,7 millions d'euros, ce mur "anti-intrusion" doit empêcher les migrants d'accéder à la rocade portuaire, régulièrement prise d'assaut, d'où ils essaient de bloquer les camions en partance pour la Grande-Bretagne pour se cacher à l'intérieur.
"Ce mur va empêcher les migrants d'envahir l'autoroute toutes les nuits. Ils placent des troncs d'arbre, des branchages, des bonbonnes de gaz... On ne peut plus continuer à subir ces assauts répétés", avait expliqué début septembre Jean-Marc Puissesseau, le PDG du port de Calais, qui réclamait "à cor et à cri" depuis plusieurs mois la construction de cet ouvrage. A l'inverse, les élus locaux, notamment la maire de Calais Natacha Bouchart (LR), estiment que ce mur "n'a plus lieu d'être" depuis l'annonce le 2 septembre par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve de fermer le camp "le plus rapidement possible". Entre 6.900 et plus de 10.000 réfugiés, selon les sources, vivent dans la "Jungle", plus grand bidonville de France.