Mardi, l'intersyndicale CGT Educ'action/CNT/FSU/SNFOLC/Sundep Solidaires, remontée et en colère, dénonçait dans un communiqué la volonté du commissariat de Calais de recourir à des enseignants en langues vivantes de la région pour servir de traducteurs lors du démantèlement prochain de la "jungle". La demande aurait été envoyée aux chefs d'établissement. Contactée par Europe 1, la préfecture du Pas-de-Calais annonce qu'il n'en sera rien et que seuls des "traducteurs agréés et formés" seront sollicités.
"On refuse d'être caution de cela". Dans le communiqué, les syndicats condamnaient "le procédé vil et méprisable qui consiste à instrumentaliser des enseignants en les rendant auxiliaires d'une politique électoraliste et sécuritaire". "Ce n'est pas une opération anodine, ce n'est pas une opération humanitaire faite dans des bonnes conditions pour mettre à l'abri les migrants", déplorait Catherine Piecuch, secrétaire régionale FSU. "On refuse d'être caution de cela, c'est contradictoire avec les valeurs que l'on est censés transmettre", expliquait-t-elle encore à Europe 1.
#Calais : les enseignant-e-s langues vivantes ne sont pas les auxiliaires de la politique inhumaine du gouvernement vis-à-vis #migrants ! pic.twitter.com/hSe2e9hIJz
— CNT Nord PasDeCalais (@CNT5962) 17 octobre 2016
François Guennoc, de l'association l'Auberge des Migrants, formulait même plusieurs hypothèses sur l'utilisation de ces enseignants : servir de traducteurs pour les migrants bien sûr mais aussi potentiellement pour ces militants, ces activistes qui viendraient de toute l'Europe le jour du démantèlement et qui pourraient être arrêtés.
"Une initiative difficile à mettre en place". Finalement, il n'en sera donc rien. La préfecture du Pas-de-Calais indique ainsi à Europe 1 "qu'il ne sera pas fait appel aux enseignants de langues vivantes mais à des traducteurs agréés et formés". Concernant la demande du commissariat de Calais, la préfecture confirme bien que "dans le cadre des préparatifs des opérations de démantèlement, une initiative locale de recensement de professeurs de langues avait été lancée par le commissariat de Calais". "Cette initiative s'est avérée difficile à mettre en place et a pris fin", conclut la Préfecture.