François Devaux, cofondateur de l'association La Parole libérée qui regroupe des victimes d'un prêtre pédophile, a jugé que le refus par le pape de la démission du cardinal Philippe Barbarin était "l'erreur de trop".
Le pape "va réussir à tuer l'Église". "Cela me paraissait improbable, que (le Pape) puisse faire une telle erreur. C'est incroyable", a réagi François Devaux. "Je crois que cet homme-là (le pape) va réussir à tuer l'Église. C'est l'erreur de trop. Cela montre à quel point on a raison et que le problème est intrinsèque au dogme", a-t-il poursuivi.
"On va continuer de se battre". Un autre porte-parole de La Parole libérée, Pierre-Emmanuel Germain-Thill, a dénoncé une décision "choquante" et "un faux-pas de plus" de la part du pape. La condamnation de Mgr Barbarin en première instance, "ce n'est pas pour rien", a-t-il estimé. "On va continuer de se battre. Pour les victimes, moralement c'est difficile car quatre ans après, le père Preynat n'est toujours pas condamné et nous n'avons pas de date de procès", a-t-il ajouté.
Barbarin "en retrait pour quelque temps". Le cardinal Philippe Barbarin a été condamné le 7 mars à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agressions pédophiles commises dans son diocèse par le père Bernard Preynat dans les années 1980/1990. Reçu lundi matin en audience privée au Vatican, le primat des Gaules a vu sa démission refusée par le pape François. Il reste donc archevêque de Lyon en attendant son procès en appel, mais il a annoncé qu'il se mettait "en retrait pour quelque temps".