Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a affirmé lundi que "les politiques publiques d'anticipation, détection et prévention des actes de radicalisation commençaient à porter leurs fruits", en ouverture des premières Rencontres nationales entre l'État et les collectivités territoriales contre la radicalisation.
Pour une "collaboration" entre les collectivités. Les Rencontres, qui réunissent notamment élus locaux et représentants de l'État, doivent donner lieu à plusieurs tables rondes autour de la radicalisation, avant une intervention de Manuel Valls lundi en fin d'après-midi. Bernard Cazeneuve a appelé de ses voeux "la collaboration" entre les collectivités territoriales et l'État, notamment à travers les préfets. Ces derniers gèrent les cellules départementales qui traitent les signalements de personnes radicalisées via, à parts égales, la plateforme téléphonique ou "les états-majors des services départementaux", a rappelé le ministre de l'Intérieur.
"J'ai demandé aux préfets d'animer des formations locales à destination des élus", a en outre indiqué le ministre de l'Intérieur, en appelant à "aller plus loin ensemble", tout en considérant que les politiques publiques "commençaient à porter leurs fruits".
Un centre de déradicalisation en exemple. Le ministre a également cité le centre de prévention, d'insertion et de citoyenneté (CPIC) de Beaumont-en-Véron, en Indre-et-Loire, projet expérimental de lutte contre la radicalisation en affirmant qu'"aujourd'hui, le dispositif fonctionne, même s'il doit monter en puissance". Officiellement ouvert depuis le 1er juillet, la structure située au château de Pontourny à Beaumont-en-Véron, accueille ses premiers volontaires "depuis le 19 septembre", selon les services du Premier ministre.
Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs une nouvelle fois rejeté les demandes d'élus qui souhaitent obtenir l'accès aux fichiers S. "Partager trop largement le renseignement, c'est prendre le risque que la personne surveillée l'apprenne. Trop partager l'information équivaut à partager l'activité de renseignement elle-même", a insisté le ministre.