"Si toi aussi tu penses que toutes les femmes devraient avoir le droit de se vêtir comme elles le souhaitent et d’être respectées dans leur choix, rejoins nous". Plusieurs élèves de Sciences Po-Paris, regroupés en collectif, ont lancé une initiative baptisée "Hijab Day", afin de sensibiliser leurs camarades à la question du port du voile.
"Prendre conscience du regard de l'autre". Cette action s'inspire d’une initiative mondiale, le World Hijab Day, dont la première édition a eu lieu le 1er février 2013. "Le principe ? Se couvrir les cheveux d’un voile le temps d’une journée", décrit le collectif sur la page Facebook de l’événement, prévu mercredi. "Nous pensons que se couvrir les cheveux d’un foulard, même une petite journée, en cours, dans la rue, permet de prendre conscience du regard de l’autre, de ses propres appréhensions, et mieux comprendre - dans une moindre mesure, bien sûr - l’expérience de la stigmatisation vécue par de nombreuses femmes voilées en France", continue le texte.
La direction marche sur des œufs. Un communiqué publié mardi soir par la direction de l'Institut d'études politiques précise que "tout élève de Sciences Po peut distribuer des tracts dans des espaces répertoriés dans le règlement de la vie étudiante, à condition que ceux-ci respectent les valeurs fondatrices de la civilité et de la citoyenneté et qu’ils ne portent pas atteinte à l’ordre public". Mais la direction émet néanmoins quelques réserves : "S’il est légitime de porter le débat au sein de notre école, le mode de communication choisi pour ce faire peut néanmoins interroger et la tenue de cet événement dans les murs de Sciences Po ne saurait être interprétée comme un quelconque soutien de l’école à cette initiative".
Pour des raisons de sécurité, l’événement promet déjà d'être réservé aux seuls étudiants et membres de l'équipe pédagogique. Près de 200 personnes ont fait part de leur intention de participer.
Au gouvernement, le débat est clos. Jeudi dernier, lors de l'émission "Dialogues citoyens", François Hollande avait tranché le débat lancé par son Premier ministre Manuel Valls. Le président de la République avait ainsi exclu toute interdiction du port du voile à l'université.