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«Des profils issus de la grande délinquance» : dans les prisons pour mineurs de Marseille, les surveillants tirent la sonnette d'alarme

Stéphane Burgatt . 1 min

Les prisons pour mineurs de Marseille sont sous pression. Face à la gravité des actes de certains adolescents et à des locaux de plus en plus inadaptés à la nouvelle population carcérale, les professionnels du secteur tirent la sonnette d'alarme.

La prison marseillaise pour mineurs est au bord de la rupture. Les délinquants qui sont placés dans cet établissement pénitentiaire pour mineur, sont de plus en plus ingérables, estiment le personnel. Face à la situation, les agents tirent le signal d'alarme. 

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Des mineurs issus de la grande délinquance

Pourtant endurci, avec ses 20 ans d'expérience dans des prisons pour adultes comme à Marseille ou à Toulouse, ce surveillant délégué syndical SPS n'a jamais vu ça. "Il y a beaucoup de profils issus de la grande délinquance, notamment de la DZ mafia, mais il y a tout type de délinquants. Certains sont au début d'une grande carrière pénitentiaire, c'est-à-dire il y a des condamnations pour des viols, des meurtres", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

Et certains mineurs gèrent même des trafics de drogue depuis l'enceinte de l'établissement. "Depuis deux ans, il y a eu deux cas. Ils géraient leurs trafics depuis la prison via les réseaux sociaux. Mais je pense qu'on a un temps de retard par rapport à tous ces jeunes. On n'est pas assez nombreux. Ensuite, notre travail génère pas mal d'accidents de travail. Il y a beaucoup de bagarres, des interventions. Psychologiquement, c'est un métier très difficile", poursuit-il. 

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Et des structures inadaptées

En plus de la dureté du métier, les locaux sont également inadaptés. Par exemple, il n'y a pas de filet anti-projection, confirme une référente du syndicat F.O Justice. "Comme dans tout établissement, il y a des individus venus de l'extérieur qui viennent et projettent des objets dans les cours de promenade, et c'est très facile pour eux de récupérer. C'est une structure pour mineurs, donc on ne peut pas faire non plus un établissement hyper sécurisé, mais étant donné que la population pénale a changé, peut-être que les structures aussi devraient s'adapter", confie-t-elle. 

La Cour des comptes, comme le député de la circonscription, dénoncent, de leur côté, un grave sous-effectif et la défaillance du processus de réinsertion.