C'est un appel à la vigilance qu'a lancé Jean-Michel Blanquer, vendredi, contre le harcèlement des jeunes élèves. Le ministre de l'Éducation appelle les chefs d'établissement à la vigilance, car depuis plusieurs semaines, les élèves nés en 2010 sont harcelés sur la seule base de leur année de naissance. Tout est parti du jeu vidéo Fortnite, où les nouveaux joueurs ne sont pas les bienvenus. Une vague de haine sur les réseaux sociaux est maintenant des moqueries dans les cours d'école.
"On en parle quasiment tous les jours"
Les violences qu'on a pu voir relayées sur TikTok arrivent dans certains cours de récréation. Mais les tensions sont surtout dues à la différence d'âge. "Je n'ai pas trop envie de leur parler parce qu'il y a certains 2010 qui font un peu trop les malins. Ils sont impolis, ils font les choses juste parce qu'ils sont entrés au collège", peste ainsi un élève de cinquième auprès d'Europe 1. "Quelqu'un a dit que les 2010 étaient nuls et que ce n'est pas tout comme notre génération, alors que ça évolue… Ils ne vont pas tous jouer au jeu auquel on jouait il y a dix ans, c'est normal", lâche un autre.
Cela peut paraître anodin pour ces jeunes, mais ça devient parfois du harcèlement avec des élèves victimes de remarques, de rejet. "Ce sont des petites vannes blessantes, pas très bienveillantes, un peu désobligeantes", raconte cette mère d'un petit garçon qui a fait sa rentrée au collège. "C'est au sport, c'est à l'arrêt du bus, en bas du collège… La première chose qu'on lui demande, c'est de quelle année il est. Ça le travaille et on parle quasiment tous les jours."
TikTok réagit en interdisant le hashtag
"Si un grand nombre d'enfants ne fréquentent pas les plateformes, pour celles et ceux qui y passent du temps, il est évident que leur santé mentale et psychologique est en réel danger", affirme la fédération de parents d'élèves FCPE. Nageate Belahcen, sa présidente, a fait part vendredi sur Europe 1 de ses inquiétudes. "Nous avons des élèves qui sont fragilisés par le confinement et qui sont dans des états psychologiques très graves. On a pas mal de remontées d'élèves qui ont peur d'aller au collège", a-t-elle expliqué.
Face à l'indignation, la plateforme TikTok a fini par réagir : le réseau social assure en effet avoir effacé tous les hashtags qui visent à harceler les élèves de sixième nés en 2010.