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Benjamin Peter, édité par Manon Fossat
Les déserts médicaux concernent de nombreux départements, notamment ruraux. Dans certains d'entre eux, on a même choisi de salarier des médecins généralistes pour tenter de les faire revenir dans les zones les plus en tension. Mais pour le président de SOS Médecins, il est urgent de rendre les territoires plus attractifs et de sensibiliser les jeunes aux métiers de la santé.

Un Français sur neuf vit actuellement dans un désert médical, avec une grande difficulté d'accès aux soins. C'est le cas de beaucoup de départements ruraux qui souffrent du non remplacement de médecins qui partent à la retraite. Dans le Gers, le département a choisi de salarier des médecins généralistes dans les zones les plus en tension. C'est notamment le cas à Gondrin, une petite commune de 1.200 habitants qui craint de devenir un désert médical.

Des salariés du département

Ici il ne reste que deux médecins généralistes, ils sont débordés et ont tous deux l'âge de partir à la retraite. Alors Danièle, une des habitants, ne sait plus qui aller voir. "On est loin de tout. On demande un médecin référent et il n'y en a pas. Et ceux qui sont là ne prennent plus de patients", regrette-t-elle. Et pour un problème plus grave il faut aller jusqu'à Auch, à 60km. Pas très rassurant pour Christian. "Si on a quelque chose de grave, on est quasiment mort avant d'arriver", souffle-t-il. 

En juin pourtant, Gondrin va bénéficier de ce nouveau dispositif. Un centre médical va ouvrir et un médecin salarié du département va s'installer ici. Un soulagement pour Didier Dupront, le maire, qui est aussi justement l'un des deux derniers médecins de la commune. "C'est Noël", plaisante-t-il. "Ca nous permet d'imaginer un départ à la retraite et de partir sans tirer le rideau mais en laissant une solution à nos patients", explique-t-il.

"Il y a également le problème de la pharmacie parce qu'on sait très bien que la reprise de la pharmacie est conditionnée au fait qu'il y ait une présence médicale sur la commune. Tout est lié". En tout une dizaine de médecins salariés du conseil départemental vont ainsi s'installer dans quatre centres médicaux du Gers d'ici la fin de l'année, dont un pédiatre. Une bonne nouvelle puisque le dernier du département a pris sa retraite le 31 décembre dernier.

Rendre le territoire plus attractif

Invité sur Europe Midi Week-End, Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecin, est revenu sur ce réel manque de médecins. "Les déserts médicaux sont partout et pas seulement dans les campagnes. Les villes et les grandes métropoles sont concernées et on pourrait même dire que l'Ile-de-France ou Paris n'échappent pas à ce phénomène. C'est vraiment un problème de quantité de médecins et un sous dimensionnement par rapport aux besoins de santé de la population", affirme-t-il. 

 

Selon lui, une des solutions est donc de rendre le territoire plus attractif. "Il faut un bassin d'emploi, il faut des axes de communication, un accès aux services publics. Tout ça, c'est important pour attirer des professionnels. Ensuite, sur la question des médecins, je pense qu'il y a un travail à faire sur la formation initiale pour promouvoir un petit peu plus la médecine générale, encourager les étudiants à exercer dans les campagnes", a-t-il poursuivi. "Et puis peut-être aussi sensibiliser les plus jeunes aux métiers de la santé pour les encourager à aller vers les études médicales, et ce quel que soit leur milieu d'origine ou leur territoire d'origine. On voit bien que l'on fait revenir les médecins dans les campagnes parce qu'ils y ont habité."