Il y a deux ans jour pour jour, le 16 octobre 2020, Samuel Paty était assassiné pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. À l'heure des commémorations, il reste une question toujours très sensible : pourquoi ce drame n'a pas été anticipé ? Le renseignement territorial avait pourtant bien relevé la polémique, née chez certains parents d'élèves musulmans après la présentation en classe des caricatures. Cette note n'avait pas été jugée prioritaire.
Déceler les signaux faibles
Le renseignement territorial semble avoir tiré des leçons de ce terrible drame. Le système de validation des notes a été modifié. En interne, certaines d'entre elles, pouvaient rester entre deux eaux sans jamais être validées ou faire l'objet de suites.
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Depuis, un système de traitement d'urgence a été mis en place qui indique les faits signalés à un agent du renseignement territorial (RT), dont la mission est de déceler les signaux faibles dans les territoires. Ce service forme désormais le personnel de l'Education nationale à déceler les phénomènes de radicalisation violente.
Le manque de moyens techniques
Les chefs d'établissements fournissent régulièrement des signalements en matière de séparatisme. La dangerosité de la situation se fait désormais au niveau du département, sous l'égide du préfet qui s'assure de la bonne collaboration entre les services.
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Néanmoins, l'angle mort du renseignement territorial reste les moyens techniques. On travaille au 21e siècle avec des outils du 20e siècle, poursuit un policier qui évoque les difficultés d'attractivité du RT. L'objectif de cette année, de recruter 200 agents supplémentaires, a été reporté à 2024 pour les Jeux olympiques afin d'atteindre un total de 3.200 agents.