Salah Abdeslam continue de recevoir des lettres à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) où il est incarcéré pour son implication présumée dans les attentats du 13 novembre 2015. Et selon les informations du Parisien mardi, le terroriste aurait reçu un courrier plus surprenant de... l'humoriste Dieudonné.
Une demande de rencontre. Dans ce document dactylographié d’une page, daté du 30 septembre dernier, Dieudonné propose à Salah Abdeslam de le rencontrer. Il explique qu'il travaille avec deux auteurs à l'écriture d'un livre intitulé Comment arrêter les attentats en France ?. Et il cherche à comprendre les raisons du passage à l'acte du dernier membre encore en vie du commando des attentats de Paris et Saint-Denis.
"Comprendre la révolte qui vous habite". "Nous ne voulons pas parler des actes qui vous sont reprochés", écrit Dieudonné. "Ce qui nous intéresse est de comprendre votre état d’esprit et les raisons qui vous ont poussé à agir. La violence est un mode d’expression qui surgit quand tous les autres ont échoué : l’attentat a pour but d’envoyer un message fort qu’on ne peut transmettre autrement. C’est en tout cas comme ça que nous le comprenons. En discutant avec vous, nous espérons mieux comprendre la profonde révolte qui vous habite et à laquelle la société reste sourde".
Dieudonné évoque sa condamnation. Pour appuyer sa demande, Dieudonné explique à Salah Abdeslam qu'il a été lui-même "condamné pour apologie d’acte de terrorisme, au moment de ce qu’il est convenu d’appeler les attentats de Charlie Hebdo, pour ne pas m’être senti assez Charlie : on m’a reproché d’avoir écrit sur Internet : Ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly".
Une demande refusée par Abdeslam. Un des avocats de Dieudonné a confirmé au Parisien l'existence de ce courrier. Il précise que ce n'est pas la première fois qu'il entre en contact avec un détenu accusé de terrorisme. "C’est notamment le cas avec Carlos", assure Me Verdier. Ce dernier précise que la demande de rencontre avec Salah Abdeslam a été refusée par le juge d’instruction.