L'une des victimes du tueur de la gare de Perpignan a fait une véritable crise de nerfs, jeudi devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales, après avoir déclaré sa "haine" envers Jacques Rançon qui l'avait agressée et laissée pour morte en 1998. "J'espère que vous allez souffrir (en prison), je voudrais qu'on vous fasse souffrir, je vous souhaite que du malheur, je vous déteste, j'ai envie de vous faire du mal", a déclaré Sabrina H. qui s'exprimait vingt ans après son agression et s'était "toujours jurée" de le reconnaître. Le 9 mars 1998, elle avait dû son salut à une passante qui avait fait fuir l'agresseur.
Le récit de son calvaire. Pendant 50 minutes, la jeune femme a raconté son calvaire dans un débit extrêmement rapide, entrecoupé de sanglots, jusqu'à ne plus contenir ses larmes, jusqu'à crier puis à hurler, dans une véritable crise de nerfs, sans pouvoir se contrôler. Sabrina a été alors prise en charge par la sécurité civile et évacuée de la salle, tandis que le président de la cour suspendait l'audience. Sabrina venait d'expliquer comment, ce soir de mars 1998, après avoir été abordée peu avant 21h00 par un homme prétendant être ivre, elle a reçu un premier coup de couteau puis un deuxième alors qu'il s'apprêtait à l'enjamber.
"Comment voulez-vous vous retenir ?" De cette agression, Sabrina gardera une cicatrice de 32 cm au niveau du ventre mais aussi d'autres séquelles psychologiques "la paranoïa, la peur des bruits, des gens", a-t-elle dit, précisant qu'elle "n'arrive pas à se dénuder sur la plage" ni "ne peut avoir de relations sexuelles que la nuit avec un T-Shirt". "J'ai la haine", a-t-elle déclaré vingt ans après son agression. "Je me suis jurée que je le reconnaîtrais", a dit cette victime qui s'était forcée à garder le visage de Rançon en mémoire, jusqu'à l'avoir reconnu dans la presse en 2014, à son interpellation pour le meurtre de Moktaria Chaïb. Quand Sabrina a été évacuée, le frère de Moktaria, violée, tuée et atrocement mutilée en 1997, s'est redressé du banc des parties civiles, hurlant à l'attention de l'accusé : "Je vais te retrouver fils de p..., je vais te faire pire". Au président qui lui demandait de se calmer, il a répondu : "Comment voulez-vous vous retenir?"