Trois jours après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, Gérald Darmanin a indiqué lundi matin sur Europe 1 que "51 structures associatives verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l'État". Il a aussi affirmé sa volonté de voir dissout le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), une annonce qui a choqué l'actuel directeur de cette structure, Jawad Bachare. "Il n’existe aujourd’hui aucune base pour justifier une telle mesure", se défend-il sur Europe 1.
"On ne sait pas ce que l'on nous reproche précisément"
"On ne sait pas ce que l'on nous reproche précisément. On nous reprocherait peut-être d'avoir 'enflammé' les choses, alors que nous n'avons aucun lien dans la communication de cet événement", abonde-t-il. "Je tiens d'ailleurs à préciser que le CCIF exprime sa condamnation la plus totale contre l'attentat" perpétré à Conflans-Sainte-Honorine. Une version des faits différente de celle avancée par le ministre de l'Intérieur lundi matin, qui affirmait que le "père qui a lancé une fatwa contre ce professeur fait référence très clairement à cette association".
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"Le gouvernement est dans la continuité du discours d'extrême droite"
Pour autant, "la communication du gouvernement n'a rien d'étonnant, puisqu'il est dans la continuité du discours d'extrême droite", contre-attaque Jawad Bachare. "L'attitude du gouvernement vise à restreindre les libertés du CCIF qui est une association anti-raciste, apolitique, et areligieux".