Après la reprise de Vencorex par le chinois Wanhua, l'impact sur la souveraineté française redouté
L'usine iséroise de Vencorex va passer sous pavillon chinois prochainement. L'offre du chinois Wanhua a été privilégiée au profil de la coopérative proposée par les salariés et qui prévoyait de sauvegarder les 300 emplois du site. Désormais, seulement 54 emplois seront gardés. En plus de la casse sociale, l'inquiétude règne autour de la reprise d'une usine hautement essentielle à des secteurs d'activités français, par des Chinois.
La Chine est-elle en train de devenir de plus en plus présente sur notre territoire ? Près de Grenoble, l'usine Vencorex, fleuron de l'industrie française, s'apprête à passer sous pavillon chinois, sur décision de justice. Et alors que de nombreux emplois sont sur le point de disparaître, l'inquiétude réside également autour du passage d'un géant français, indispensable à plusieurs filières nationales stratégiques, sous l'égide de Pékin.
"Sentiment de désolation"
Car l'usine iséroise de Vancorex fabrique des sels utilisés par les filières françaises du nucléaire et de l'espace, notamment pour Framatome et Ariane. Alors, voir ce fleuron français, certes en difficulté, passer sous pavillon étranger n'est pas une bonne nouvelle industrielle, ni une bonne nouvelle sociale. Le projet de reprise en coopérative porté par les salariés et qui prévoyaient de conserver les 300 emplois actuels a été écarté au profit de celui du Chinois Wanhua qui n'en gardera que 54.
"C'est un sentiment de désolation car c'est une reprise vraiment a minima", regrette au micro d'Europe 1 Laurent Oberger, délégué CFDT. "Dès le départ, on nous a endormis avec des réunions au ministère de l'Économie à Bercy, on nous a rencontrés, on nous a fait miroiter des offres de reprises à tout-va... Mais, le gouvernement en avait-il les moyens ? Je n'en sais rien. En-tout-cas, dès le départ, c'est un accompagnement vers la mort de la plate-forme qu'on a eu", ajoute-t-il.
Une offre plus intéressante que l'on ne le pense pour les salariés ?
Même rancœur contre le gouvernement des élus locaux. Reste que pour certains salariés comme Mathilde, cette offre de reprise était la moins mauvaise. "C'est vrai que reprendre 54 salariés, c'est peu mais pour moi, ce projet est beaucoup plus fiable pour ces 54 personnes qui vont rester. Et puis surtout, il y a un bon PSE pour les personnes qui vont partir, avec un suivi et des formations. Donc on sait qu'on a quelque chose derrière", souligne-t-elle.
De son côté, le chinois Wanhua qui a promis d'investir 19 millions d'euros sur le site isérois d'ici 2027.