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REPORTAGE - «Les personnes pensent moins à l'envie de mourir» : dans l'intimité des soins palliatifs dans un hôpital parisien

Caroline Baudry . 1 min

Dans l’unité de soins palliatifs de l'hôpital Rives de Seine à Puteaux, les équipes soignantes racontent comment, parfois, soulager la douleur et écouter suffit à redonner du sens aux derniers jours. Alors que l’Assemblée relance le débat sur la fin de vie, elles défendent une autre approche que l’aide à mourir.

Dix mois après avoir vu son examen interrompu par la dissolution, le texte sur la fin de vie a fait son retour mercredi à l'Assemblée nationale, scindé en deux propositions de loi, portant l'une sur les soins palliatifs, et l'autre sur "l'aide à mourir".

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Largement soutenus par les professionnels de santé et le grand public, les soins palliatifs aident le patient à vivre jusqu’à sa mort en réduisant ses souffrances. Mais que peut-on en attendre ? C’est le débat sourd qui oppose les partisans et les adversaires du suicide assisté.

La Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFASP) affirme que ces soins, suffisamment développés, évitent très largement que des patients souhaitent en finir. Europe 1 s'est rendue dans l'unité de soins palliatifs de l'hôpital public Rives de Seine à Puteaux, en région parisienne.

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"On a envie de magnifier le dernier moment"

Le son de l’atelier guitare et chant résonne du salon commun vers le couloir baigné de lumière. Anne-Elizabeth, aide-soignante, toque à la porte de chaque patient. "Il y a l'atelier chant, vous voulez entendre ? Je vous laisse la porte ouverte ?", demande-t-elle aux patients.

Cette ancienne illustratrice de 60 ans s’est reconvertie pour travailler dans ce qu’elle appelle ce lieu de vie. "Tout ce que l'on fait, toilette, repas, on se dit que c'est peut-être le dernier moment pour certains patients, donc du coup, on a envie de le magnifier... Les personnes pensent moins à l'envie de mourir", confie-t-elle.

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"Au bout de deux jours, cette demande de mort avait disparu"

C’est aussi ce qu’observe la responsable du service, Ségolène Perruchio, également vice-présidente de l’Association française d’accompagnement et de soins palliatifs. Elle témoigne de l’ambivalence de ceux qu’elle soulage jusqu’au bout : "Je me souviens d'un Monsieur qui avait à peu près 65 ans et qui était atteint de la maladie de Charcot. Il est arrivé chez nous et au bout de deux, trois jours, cette demande de mort avait disparu."

"Je ne voudrais pas que demain, la légalisation de l'euthanasie ou du suicide assisté le remplace par 'alors est-ce que vous êtes éligible aux critères ?' Et puis, si vous êtes éligible, qu'on fixe une date. Moi, mon métier, c'est de dire comment je peux vous aider", ajoute-t-elle.

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Donner la mort, n’est pas un soin, dit-elle. Avant de rappeler qu’un patient sur deux n’a même pas accès aux soins palliatifs, selon la cour des Comptes.