Neuf jeunes hommes originaires de la région d'Orléans ont été condamnés jeudi à Paris à des peines allant de 6 à 9 ans de prison pour leur participation à une filière djihadiste vers la Syrie. Les prévenus, âgés de 22 à 33 ans, ont été déclarés coupable d'association de malfaiteurs à visée terroriste. Ils appartenaient à un groupe composé d'une vingtaine de jeunes partis en Syrie en 2012, pour quelques précurseurs, et 2013 et 2014, pour le gros des troupes. Ils avaient été interpellés successivement après leur retour en France.
"On s'est tous trompés". Ils comparaissaient tous détenus, certains étant en détention provisoire depuis 3 ans. Sept d'entre eux étaient jugés pour avoir suivi en Syrie des entraînements, monté des gardes armées, ou combattu - un seul a reconnu avoir pris part aux combats. Mohamed B., 28 ans, qui a effectué plusieurs séjours en Syrie, dès 2012, puis en 2013 et 2014, et chez qui avaient été retrouvées des carabines et des munitions, enterrées dans une jardinière, a été condamné à 9 ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers.
Sadio K., 27 ans, a été condamné à la même peine. "J'ai toujours aimé la France, ce pays qui a accueilli mes parents", a-t-il déclaré avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. Il a affirmé qu'il n'avait pas voulu rejoindre un groupe terroriste. "On s'est tous trompés, on a fait une erreur", a-t-il reconnu.
Un groupe allié à Al-Qaïda. Il s'agissait "d'une véritable filière ayant pour but d'acheminer des candidats au djihad armé de la région orléanaise vers la Syrie", avait résumé la procureur dans son réquisitoire. Ils ont rejoint le groupe de l'"Armée de Mahomet", proche du Front Al-Nosra, allié à Al-Qaïda. Ces jeunes hommes aux profils variés fréquentaient la mosquée des Carmes, à Orléans, et des réunions en marge de cet établissement autour d'un prédicateur, expulsé depuis vers le Maroc. Dix hommes du groupe sont toujours sur place ou présumés morts. Ils font l'objet d'un mandat d'arrêt.