Un séjour en Syrie suffit-il à caractériser une association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste ? C'est la question de ce procès qui s'ouvre en appel à Paris ce mardi dans lequel le parquet reproche à un djihadiste, qui se dit repenti, son séjour de trois semaines en Syrie, en novembre 2013.
"Pas de traces de radicalisation". Quand il est arrêté au printemps 2016, cela fait plus de deux ans que Farid a repris le cours de sa vie. C'est un chauffeur de bus d'une trentaine d'années, marié et père de famille. Mais en novembre 2013, ce jeune niçois mal dans sa peau s'est laissé embrigadé sur Internet : il part alors trois semaines en Syrie avant de faire demi-tour. "La seule chose que l'on découvre au moment de son interpellation, ce sont des tracts qui dénoncent les attentats de Charlie Hebdo", explique Marie Dosé, son avocate. "Il les distribuait dans le quartier, ce n'est pas rien. Mais pas de conversations téléphoniques suspectes, pas de fichiers sur son ordinateur. Il n'y a pas de traces de radicalisation dans le cadre de l'enquête préliminaire", avance-t-elle au micro d'Europe 1.
Des doutes sur sa sincérité. Mais pour l'accusation, le séjour en Syrie suffit à caractériser une association de malfaiteurs terroristes. D'autant que l'homme s'obstine à dire que son séjour était motivé par des raisons humanitaires alors qu'il avait consulté un imam très radical avant son départ. Une explication peut convaincante qui alimente les doutes du parquet sur sa sincérité et la possibilité d'une récidive.