D’après le ministère de l’Education nationale, plus de 1.500 contractuels sont en passe d’être embauchés au primaire et au secondaire. Mais sur le terrain, ces recrutements sont largement insuffisants au regard des besoins. Les candidats sont pourtant activement recherchés au sein des académies. Les inspecteurs font preuve d’imagination pour attirer tous types de profils.
Des difficultés à recruter
C’est ce que rapporte Éric Nicollet, qui exerce à Lyon. Il est également secrétaire général du Syndicat unitaire de l’inspection. "On publie des annonces sur Leboncoin, ou sur Facebook", décrit-il. "Mais les salaires de l’Éducation nationale sont tels qu’on a beaucoup de mal à recruter des profils de personnes qui souhaitent se tourner vers des métiers de l’Éducation."
Les inspecteurs recrutent ainsi des étudiants bac +2, des enseignants retraités, et même des parents d’élèves. Et malgré la bonne volonté de ces personnes embauchées, l’aide des inspecteurs et de collègues titulaires pour les former sur le tas, le métier d’instituteur ne s'improvise pas.
Des jeux plutôt que des leçons
Gwendoline Perez, maîtresse à Paris, a par exemple récupéré en urgence, fin janvier, des petites sections qui avaient été confiées plusieurs semaines à un contractuel non formé. Elle a dû réparer de nombreux pots cassés. "Quand je suis arrivée, j’ai trouvé sur le bureau des fiches avec des chiffres en pointillés sur lesquels les élèves devaient repasser", raconte-t-elle. "Or, en petite section, on n'attend pas d’eux qu’ils écrivent des lettres et des chiffres !", insiste l’institutrice.
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"Les enfants étaient par ailleurs habitués à une routine de jeux, ils n’étaient pas du tout dans une posture de travail… J’ai ramé pour capter de nouveau leur attention, et leur réapprendre à se concentrer sur des tâches d’apprentissage", regrette-t-elle. Les enseignants de tous niveaux sont unanimes : à la fin de cette année, encore très perturbée par le Covid-19, les programmes scolaires auront du retard.