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Alors que de nombreuses personnalités sont de plus en plus critiques envers le système d'éducation français, Alain Finkielkraut, académicien et philosophe, estime que la France a changé de paradigme. Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/ CNews / Les Échos, il évoque la fin de la méritocratie, avec la fin de la sélection des élèves.

Respect de la laïcité, niveau scolaire, professeurs agressés ou menacés… Plus d'un mois après la rentrée des classes, l'état de l'école publique continue d'occuper les débats. Plusieurs personnalités, comme Alain Finkielkraut, s'inquiètent du rayonnement de la France, autrefois reconnue pour son éducation, notamment dans le secondaire. Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/ CNews / Les Échos, l'académicien évoque un changement de paradigme dans l'école française.

 

"Les bonnes intentions ont fait énormément de mal"

"Une nouvelle idéologie s'est emparée de l'école. On est passé de l'égalité des chances à l'égalité des résultats. On a déconstruit, comme on dit, l'idée d'égalité des chances, sur le modèle de la sociologie de Pierre Bourdieu" estime-t-il au micro de Pierre De Vilno. "Vous croyez que l'égalité des chances existe, il s'avère que ce sont les héritiers qui réussissent le mieux et les autres réussissent moins bien. Et on leur dit que c'est leur faute parce qu'ils sont plus bêtes. Donc ça, c'était la thèse du livre de Bourdieu", détaille Alain Finkielkraut.

Sauf que pour le penseur, cette thèse n'est plus d'actualité : "Donc il faudrait en finir avec la reproduction sociale, faire la chasse aux héritiers, marginaliser la culture au sein de l'école. Parce que justement, elle favorise les favorisés et on en est là", complète-t-il. "Donc on a supprimé la sélection au détriment évidemment des élèves les moins favorisés, parce que les autres, ils ont toujours le recours des leçons particulières ou bien de l'enseignement privé. Donc les bonnes intentions, là, ont fait énormément de mal", finit-il par conclure.