L'intervention controversée des forces de l'ordre pour déloger des manifestants écologistes vendredi sur le pont de Sully à Paris était "parfaitement légitime", a jugé mardi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, tout en reconnaissant "des doutes" sur ses "modalités".
"Les modalités m'ont interrogé"
"Nous étions face à une manifestation non déclarée, sur un axe de circulation majeur à Paris et bloqué, provoquant des gênes importantes pour des dizaines de milliers de personnes", a affirmé Christophe Castaner lors d'un point presse après avoir inauguré un commissariat de police à Tourcoing, dans le Nord. "Il y a eu des discussions pendant deux heures avec les manifestants pour leur demander de ne pas rester", "il y a eu le respect des règles avec des sommations puis une intervention", a-t-il fait valoir.
L'intervention était "parfaitement régulière, parfaitement légitime", mais "les modalités m'ont interrogé", a toutefois concédé le ministre, faisant part de ses "doutes", qui l'ont poussé à demander une enquête interne et un rapport au préfet de police.
"L'ordre public doit être respecté partout"
Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête confiée à l'IGPN, la "police des polices" après cette intervention dont les images, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont provoqué un vif émoi. On y voit des policiers aspergeant abondement de gaz lacrymogènes des militants de l'organisation Extinction Rebellion participant pacifiquement à un sit-in.
"L'ordre public doit être respecté partout et quelque soit la cause que l'on défend même si la cause est noble", a affirmé Christophe Castaner, qui a renouvelé son soutien aux forces de l'ordre."Samedi après samedi, pendant plus de 30 semaines (...) vous avez essuyé des violences" et des "mises en causes odieuses". "Vous avez été investis, exemplaires", a-t-il déclaré en référence aux manifestations des "gilets jaunes" lors desquelles de nombreuses critiques ont dénoncé un usage excessif de la force. Mi-juin, l'IGPN avait été saisie de 265 enquêtes judiciaires.