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avec AFP / Crédit photo : Pixabay , modifié à
Défendu par la ministre de l'Education, le projet du futur programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle ne convient pas, dans ces termes, à l'enseignement catholique, qui demande à ce que le texte soit "profondément remanié".

L'enseignement catholique rejoint le camp des opposants au projet actuel de programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, en demandant à son tour que le texte soit "profondément remanié", au moment où la ministre de l'Education affirme pourtant que "la machine est lancée".

Ne pas se substituer à l'éducation des parents

"Nous partageons les ambitions" de ce programme, censé être officialisé prochainement, mais "la lecture du document nous amène à formuler de sérieuses réserves", ont indiqué vendredi le secrétariat général de l'Enseignement catholique, qui scolarise près de 20% des élèves du premier et second degrés, et l'Apel (association de parents d'élèves de l'enseignement libre) dans un communiqué.

Ce projet "prend le parti de se substituer à la responsabilité éducative des parents. Nous ne pouvons l'accepter", soulignent-ils. Par ailleurs, "la rigidité d'un programme annualisé" ne permet "pas de s'adapter à la maturation et la singularité de chaque élève", selon eux, et les contenus "doivent rester imperméables à toute influence idéologique".

Cette nouvelle opposition au projet sous sa forme actuelle vient grossir la fronde menée ces dernières semaines par ses détracteurs, dont des organisations conservatrices comme le Syndicat de la Famille, ex-Manif pour tous, rejoints par le ministre délégué (LR) à la Réussite scolaire Alexandre Portier.

Publication à la rentrée prochaine

Le programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle en préparation, le premier du genre, doit répondre à la loi qui, depuis 2001, rend obligatoire l'éducation sexuelle dans les écoles, collèges et lycées, à raison d'au moins trois séances annuelles, mais est, dans les faits, peu respectée. 

Ce projet fait l'objet de concertations depuis mars et doit être présenté le 12 décembre au Conseil supérieur de l'éducation (CSE), instance consultative, en vue d'une publication pour la prochaine rentrée.

L'entourage de la ministre de l'Education Anne Genetet a d'abord indiqué mercredi que celle-ci était "alignée" avec Alexandre Portier malgré des expressions différentes. Mais la ministre est ensuite montée au créneau pour défendre la pertinence du futur programme. "Dans ce projet, il n'y a rien d'idéologique. Il n'y a qu'une ligne, c'est la mienne. Il est source de progrès, j'en suis fière", a affirmé cette dernière.