La première classe de l’académie de Paris pour élèves à haut potentiel intellectuel (HPI) dans un lycée public parisien, a ouvert à la rentrée. Ils sont vingt, en seconde, au lycée Emile Dubois dans le 14e arrondissement parisien, et suivent exactement le même programme que les autres, avec quelques ajustements. Ils disposent par exemple d’un après-midi hebdomadaire banalisé chaque semaine pour des sorties culturelles ou des ateliers artistiques.
>> LIRE AUSSI - EXCLU EUROPE 1 - Education : 64% des Français trouvent que l'école fonctionne mal, selon un sondage Ifop
Nourrir intellectuellement les élèves
Jeudi dernier, c’est un atelier d’écriture de podcast qui est au programme. L’objectif : nourrir intellectuellement les élèves. "Vous aviez commencé à rédiger des petits scénarios plus ou moins développés", rappelle la documentaliste Maria Castellanos en début de séance. Mais la tâche n’est pas aisée car la concentration est difficile, les élèves s’ennuient rapidement. "Ce sont des élèves qui ont du mal à écrire", glisse-t-elle. "La pensée va tellement vite que l'écriture derrière, forcément, n'est pas aussi rapide. Mais c'est là où ils sont libres d'exprimer ce qu'ils ont envie de dire", observe l’enseignante.
C’est justement ce qu’apprécie Sarah-Dune, qui résume son scénario. "C’est sur une relation toxique, et c’est inspiré de mon histoire personnelle", confie la jeune fille de 15 ans. Cette élève se sent mieux cette année. "Il y a un vrai souci du bien-être dans cette classe", explique-t-elle. "Pour certains qui ont du mal, il y a parfois des délais qui sont plus longs, et ça fait du bien que pour une fois, ce n’est pas à nous de nous adapter, mais l’inverse", argumente-t-elle.
Des élèves victimes de harcèlement
Vivre avec l’étiquette d’élève à haut potentiel, ce n’est pas toujours simple, complète Jean. "Je pense que dans la classe, il y en a beaucoup, moi y compris, qui ont dû se faire harceler au collège ou en primaire", remarque-t-il. "Dans HPI il y a le mot 'potentiel' et pour certains, ce potentiel pourrait même ne jamais se révéler". La proviseure, Christelle Morin, fait très attention à eux. C’est elle qui est à l’origine du projet de cette classe. "Ils ont souvent des troubles associés, des angoisses massives qui entravent leur scolarité et ils ne sont pas nécessairement 'performants'", précise-t-elle.
Souvent décrocheurs au collège, cette année leur permet de se réconcilier avec les études.