Deux semaines après la mort du jeune Shemseddine, 15 ans, frappé à mort en sortant de son lycée, le Premier ministre Gabriel Attal se rend ce jeudi à Viry-Châtillon. Dans cette ville d'Essonne, le chef de gouvernement présentera des mesures pour renforcer l'autorité des enseignants. Car il y a urgence.
Un chiffre qui double en un an
Selon un rapport de l'Éducation nationale, sur les trois premiers mois de l'année, 28% des atteintes à la laïcité recensées l'ont été dans le premier degré. Un chiffre qui a pratiquement doublé en un an. Ce chiffre comprend toute suspicion de prosélytisme, suivi de port et de signes ou de tenues religieuses ostensibles, de refus des valeurs de la République ou de contestation de l'enseignement par des enfants et leurs parents. Sur ce dernier point, sont pointés du doigt, par exemple, des parents appartenant à des églises évangéliques.
Des faits régulièrement passés sous silence
Le génocide arménien, évoqué en CM2, peut donner lieu à des contestations agressives à l'école dans les régions où il y a une forte communauté turque, poursuit le rapport. Pas question de prendre ces entorses à la laïcité à la légère, semble affirmer l'entourage de Nicole Belloubet, la ministre de l'Éducation nationale, rappelant que dans ce genre de situation, les parents sont généralement convoqués et l'on ne parle là que du nombre de signalements réels.
Comme souvent, beaucoup de faits ne remontent pas jusqu'au ministère. Selon Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur de l'Éducation nationale, on peut estimer que le nombre de contestations en cours, tous niveaux confondus, de la primaire au lycée, s'établit entre 250.000 et 500.000 faits entre 2021 et 2022.