Éducation : un tiers des collèges «appliquent complètement» les groupes de niveau, selon un syndicat

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avec AFP / Crédits photo : Loic VENANCE / AFP
Selon une enquête du Snes-FSU, premier syndicat du second degré, un peu moins d'un tiers des collèges "appliquent complètement" les groupes de niveau en mathématiques et français en 6e et 5e tels que voulus au départ par Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale.

Seuls 35,5% des collèges "appliquent complètement" les groupes de niveau en mathématiques et français en 6e et 5e tels que voulus au départ par Gabriel Attal, alors ministre de l'Education nationale, selon une enquête du Snes-FSU, premier syndicat du second degré, publiée mercredi. D'après l'enquête, menée auprès d'un échantillon de 546 collèges, 64,5% des établissements ne mettent pas en place ces groupes "tels que voulus par Gabriel Attal" en cette rentrée et 35,5% "les appliquent complètement", sur toutes les classes des niveaux concernés.

Une des principales nouveautés de la rentrée scolaire

Vivement critiqué par une bonne partie du monde éducatif, ce dispositif, rebaptisé "groupes de besoins" par la ministre démissionnaire Nicole Belloubet, est l'une des principales nouveautés de la rentrée scolaire. La ministre avaient promis qu'ils entreraient en vigueur "avec souplesse et pragmatisme".

Mais la mise en place de ces groupes, censés concerner aussi les 4e et les 3e pour la prochaine année scolaire, se fait avec "une grande désorganisation", estime le Snes-FSU. "L'enquête qu'on a menée montre que, comme on s'y attendait, les groupes de niveau ne s'appliquent pas dans une majorité de collèges à cette rentrée", a commenté auprès de l'AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.

"Soit vous avez des groupes sur quelques classes, ou juste en français ou juste en mathématiques, mais bien souvent tout simplement nos collègues ont choisi de faire des groupes hétérogènes, c'est-à-dire des groupes qui mélangent les élèves" de niveaux différents, a-t-elle détaillé. "On a eu aussi un certain nombre de retours où il n'y a pas suffisamment de profs de français ou de maths pour faire des groupes ou de salles de cours, des problèmes d'emploi du temps... Mais ce qu'on voit beaucoup, c'est que nos collègues n'ont pas souhaité trier les élèves", a-t-elle ajouté.

Seuls 21% des établissements ont regroupé les enfants par niveau

Pour le Snes, opposé depuis le début au dispositif, "c'est un échec cinglant pour l'ex-ministre de l'Education nationale, qui a fait le choix du passage en force sur une mesure très largement contestée par les personnels". "Il faut que le prochain ou la prochaine ministre tire toutes les leçons de cette situation" et "entende qu'il faut abandonner le choc des savoirs", ensemble de mesures annoncées par Gabriel Attal en décembre 2023 pour "remettre de l'exigence à l'école", juge Sophie Vénétitay.

De son côté, le SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d'établissement, avait également mené une enquête de rentrée aboutissant à la même conclusion : les collèges où la réforme des groupes de niveau est appliquée comme initialement prévu sont minoritaires.

Selon les chiffres, 60% des répondants ont mis en place des groupes hétérogènes, 18,5% ont créé à la fois des groupes homogènes et d'autres hétérogènes. Seuls 21% ont regroupé les enfants par niveau. "On est sur une logique qui n'est pas celle impulsée par Gabriel Attal car les personnels de direction ont su tenir compte de l'inflexion donnée par la ministre (Nicole Belloubet), notamment sur la souplesse", a réagi lors d'une conférence de presse Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa.