Le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe s'est dit vendredi "très favorable" à ce que les entreprises gérant des Ehpad réinvestissent une partie de leurs bénéfices dans des actions d'intérêt général, au moment où le gouvernement cherche à mieux lutter contre la maltraitance des adultes vulnérables. "On a une vraie question sur ce modèle, ça ne me choque pas qu'on puisse gagner de l'argent dans ce secteur, simplement il faut qu'avant l'intérêt des actionnaires passent l'intérêt des résidents, des familles, la qualité de vie au travail des salariés. Et donc ce secteur doit se poser la question du partage de la valeur dans ses entreprises", a indiqué le ministre sur Franceinfo.
"Les acteurs se prennent en main"
"Je serais très favorable à ce que le secteur puisse réinvestir une partie de ses bénéfices pour des actions d'intérêt général. (...) On va avoir une discussion avec les opérateurs, je ne suis pas pour mettre en place un système coercitif, je suis plutôt pour que les acteurs se prennent en main et demain s'engagent pour être à la pointe" de ce sujet, a ajouté M. Combe.
Paru il y a un an, le livre Les Fossoyeurs, du journaliste Victor Castanet, a mis en lumière les malversations du groupe Orpea, accusé de graves manquements dans la prise en charge des résidents de ses maisons de retraite médicalisées et d'infractions financières. L'émotion suscitée par ces révélations a débouché sur des contrôles renforcés, des règles budgétaires plus strictes et davantage de transparence. Cette affaire a aussi mis en lumière un manque criant de personnel dans tout le secteur.
Centré au départ sur Orpea, le scandale a eu des conséquences sur l'ensemble du secteur des maisons de retraite privées, associatives ou publiques.
Concernant la pénurie de personnel dans les Ehpad, au moins 3.000 infirmiers et aide-soignants doivent venir renforcer dès cette année les effectifs des maisons de retraite, première étape d'un plan de 50.000 recrutements supplémentaires d'ici à 2027.Reste que pour l'heure, il n'y a "pas suffisamment" de candidats, a déploré vendredi M. Combe, précisant que "la priorité aujourd'hui c'est de rendre ces métiers attractifs, d'augmenter les salaires (...), convaincre les jeunes que ces métiers ont du sens".