Les Turcs installés en France ont le regard tourné vers l'élection présidentielle turque. Depuis le 27 avril, ils sont appelés aux urnes pour trancher entre plusieurs candidats, dont le président sortant Recep Tayyip Erdoğan et son principal concurrent Kemal Kılıçdaroğlu. L'affiche du second tour de cette élection sera connue dimanche 14 mai, et à quelques jours du verdict, Europe 1 a rencontré ces citoyens turcs basés en France qui se sont d'ores et déjà exprimé.
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C'est le cas de Mirkal, originaire de Cappadoce, une région du centre du pays. Il a quitté son restaurant dès l'ouverture du bureau de vote du consulat turc à Paris pour y glisser un bulletin anti-Erdoğan, une évidence selon lui. "On a espoir que ça change. J'utilise ce droit de vote parce que j'ai de la famille en Turquie, et pour les soutenir. Ils veulent un changement profond", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"On n'a plus de droits dans le pays"
Dans la famille de Mirkal, l'élection est sur toutes les lèvres. C'est tout le contraire pour Milan, qui vient d'Istanbul. Pour elle, c'est un non-sujet. "En famille, on n'en parle pas. Il y a tellement de problèmes plus importants que l'élection, qu'elle ne changera rien. On n'a plus de droits dans le pays", fustige-t-il.
Lors de la dernière élection en 2018, Erdoğan avait obtenu 65% des voix en France, dont celle de Fetih, 27 ans aujourd'hui. Cette année aussi, il a voté pour le président sortant. "Sur la politique étrangère, Erdoğan a renforcé la position de la Turquie", estime-t-il. "Avec une croissance économique favorable, les projets qu'Erdoğan propose sont bénéfiques pour la Turquie, pour pouvoir avoir une certaine indépendance", poursuit Fetih.
Selon lui, les votes de l'étranger pourraient faire pencher la balance en faveur du président sortant. Les 330.000 électeurs turcs de France - deuxième plus grande diaspora du pays - ont jusqu'à lundi soir pour s'exprimer.