Après l'embrasement des banlieues, Emmanuel Macron annonçait ce mardi une loi d'urgence pour accélérer le processus pour les chantiers de reconstruction des commerces et lieux publiques saccagés. Devant plus de 200 maires, le chef de l'État a évoqué l'idée de faire payer la famille des casseurs. Mais dans l'épicentre des violences urbaines, à Nanterre, les avis divergent.
Sa canne à la main, Oussine se promène autour de son immeuble. Ce sexagénaire habite ici depuis trente ans et n'a jamais vu une telle violence, particulièrement chez les très jeunes. Alors sanctionner les parents lui semble très judicieux. "Il faut dissuader. Quand mon enfant va faire des conneries, ça me regarde et je dois payer les pots cassés. C'est normal ! Il faut prendre conscience qu'il faut quand même éduquer vos enfants", assène-t-il.
Pédagogie et cas par cas
Un avis que partage Esther, mère de trois enfants. Elle comprend et demande elle aussi plus de fermeté en prenant en compte de chaque situation. "L'amende, oui, ça peut être utile, mais c'est au cas par cas. En fait, ça me rappelle une des voisines : elle travaille la nuit, elle a trois enfants, donc elle n'était pas là pour les surveiller", décrit-elle. Mais d'autres, comme Medhi, s'y opposent. Pour lui, la sanction financière est une fausse solution.
"C'est plutôt avoir de la pédagogie, donner des moyens aux collectivités. En tout cas, il faut que tous les acteurs soient réunis. Ce sont des animateurs, ce sont des éducateurs. Ils connaissent très bien les quartiers, ils ont les capacités de répondre à ces problématiques", explique l'habitant. Des moyens, des mesures pour effacer chez les jeunes, ajoute Medhi, le sentiment d'avoir été oubliés. Depuis le 27 juin dernier, 3.625 personnes ont été placées en garde à vue, dont 1.120 mineurs.