Emeutes : la facture révisée à la hausse, à 730 millions d'euros
Les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, tué par la police lors d'un contrôle routier, ont engendré beaucoup de dégradations. Et le coût de celles-ci a été réévalué ce mercredi à 730 millions d'euros, contre 650 millions précédemment. Les dommages aux biens professionnels et aux collectivités locales représentent plus de 90% du coût total.
Le coût des dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort d'un adolescent tué par la police lors d'un contrôle routier a été réévalué mercredi à 730 millions d'euros, contre 650 millions précédemment, selon un communiqué de France Assureurs. Les dommages aux biens professionnels et aux collectivités locales représentent plus de 90% du coût total (respectivement 65% et 27%), selon la fédération des assureurs.
15.600 sinistres déclarés
Au total, 15.600 sinistres liés aux violences qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué lors d'un contrôle routier à Nanterre, ont été déclarés. "Cette réévaluation des dommages liés aux violences urbaines de fin juin confirme le lourd tribut payé par les collectivités locales et leurs assureurs à ces émeutes", a déclaré Florence Lustman, présidente de France Assureurs, citée dans le communiqué.
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Dès le 1er juillet, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes, envers qui les banques étaient également appelées à faire preuve de compréhension. La fédération professionnelle avait invité trois jours plus tard ses membres à "réduire" les franchises pour les "petits commerçants indépendants les plus durement touchés" par les violences urbaines.
3 ans de prison pour un SDF après l'incendie du centre administratif de Saint-Denis
Un homme sans domicile fixe de 38 ans a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Bobigny à deux ans et demi de prison ferme pour avoir incendié le centre administratif de la ville pendant les émeutes début juillet. Le tribunal, qui a reconnu l'altération du discernement, a également révoqué un sursis probatoire de six mois. Au total, il passera donc jusqu'à trois ans derrière les barreaux. A sa sortie de prison, il ne pourra paraître pendant trois ans (durée maximale) à Saint-Denis.
Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, le feu parti du rez-de-chaussée de ce bâtiment, qui abrite l'état civil de la ville, n'a pas fait de blessé mais provoqué d'importantes conséquences pour les usagers. "L'ensemble du service état civil a été entièrement détruit mais dans notre malheur, nous avons eu une double chance: tous les titres de séjour étaient sécurisés et l'incendie s'est arrêté aux portes des registres de l'état civil, qui remontent au début du XIXe siècle", a déclaré au tribunal le maire PS de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, représentant la ville qui s'est constituée partie civile. "Ca a été un choc extrêmement fort", a insisté l'édile.
Sont partis en fumée "800 livrets de famille, une trentaine de dossiers de changement de nom, des demandes d'actes papier, des demandes de regroupement familial" mais aussi "les actes de mariage des années 2020, 2021 et 2022", a détaillé l'avocate de la mairie, Marlène Joubier. Le préjudice matériel, non consolidé, a été estimé à au moins trois millions d'euros. L'immeuble ne pourra rouvrir ses portes pendant au moins un an.