Vers 1h30, alors que le maire LR Vincent Jeanbrun se trouvait à l'Hôtel de ville de L'Haÿ-les-Roses, des émeutiers "ont lancé une voiture-bélier sur (son) domicile avant d'y mettre le feu", a-t-il indiqué dans un communiqué publié sur Twitter.
Cette nuit, un cap a été franchi dans l'horreur et l'ignominie. Mon domicile a été attaqué et ma famille victime d'une tentative d’assassinat.
— Vincent Jeanbrun (@VincentJeanbrun) July 2, 2023
Ma détermination à protéger et servir la République est plus grande que jamais. Je ne reculerai pas. #PasPourRien#Emeutes ⤵️ pic.twitter.com/9HW1eAFCXN
Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat, a appris l'AFP auprès du parquet de Créteil, confirmant une information de BFMTV. L'épouse du maire Vincent Jeanbrun (LR) et l'un de ses deux jeunes enfants ont été blessés dans cette attaque, selon l'élu, qui a dénoncé "une tentative d'assassinat d'une lâcheté inqualifiable". La police judiciaire est saisie de l'enquête, selon le parquet.
"Cette nuit, un cap a été franchi"
Sa femme et ses "deux jeunes enfants" y dormaient, a-t-il précisé. C'est en tentant de "protéger" la famille et d'"échapper aux assaillants" que l'épouse et l'un des enfants ont été blessés, selon le maire. La femme "a été blessée au genou et est actuellement hospitalisée, un des enfants a été légèrement blessé", a précisé à l'AFP l'entourage du maire. "Les deux enfants sont très, très choqués", a-t-on ajouté.
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"Tout cela était savamment orchestré, sans considération pour les vies à l'intérieur de la maison", selon l'entourage du maire. D'après la même source, les émeutiers ont mis le feu à la voiture-bélier mais aussi à celle de la famille, avant d'être mis en fuite par la police et les pompiers, "intervenus "très rapidement". "Cette nuit, un cap a été franchi dans l'horreur et l'ignominie", estime le maire de cette ville de plus de 30.000 habitants dans son communiqué. "Si ma priorité est aujourd'hui de prendre soin de ma famille, ma détermination à protéger et servir la République est plus grande que jamais", poursuit-il.
"Faits intolérables"
La Première ministre Elisabeth Borne s'est élevée contre des "faits intolérables". "Les coupables seront poursuivis avec la plus grande fermeté", a indiqué Matignon dans un communiqué. "S'en prendre à la vie d'un élu et à celle de sa famille, c'est s'en prendre à la Nation", a tweeté le président du Sénat Gérard Larcher (LR). "L'engagement public ne devrait jamais être synonyme de danger, ni pour soi ni pour ceux que l'on aime", pour la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance).
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Sur Twitter, le patron des Républicains Eric Ciotti a condamné "des faits d'une extrême gravité qui doivent conduire leurs auteurs en cour d'assises". "Un nouveau cap a été franchi", a tweeté la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen. Dans la majorité présidentielle aussi, les messages de soutien ont afflué. "Bravo pour ton courage et ta détermination à servir nos concitoyens ! Ne laissons passer aucune violence, verbale ou physique", lui a écrit le ministre de l'Economie Bruno Le Maire (ex-LR). "S'attaquer à un maire, c'est s'en prendre à nous tous, à tous les citoyens. Toute la communauté nationale doit dire stop", a plaidé le ministre délégué à la Ville Olivier Klein.
A gauche aussi, Marine Tondelier, cheffe d'EELV, a assuré que "les écologistes apportent leur soutien le plus total à Vincent Jeanbrun". "Ce qu'il a vécu est inqualifiable", a-t-elle tweeté. Commentant les faits, la députée LFI Clémentine Autain a souligné l'"urgence absolue à dégager des réponses politiques de justice et d'égalité pour apaiser".