"Le gouvernement va droit dans le mur." Voilà ce qu'affirme lundi dans un communiqué Thierry Kuhn, le président d’Emmaüs France sur le démantèlement de la "jungle" de Calais. Son association demande le report du démantèlement promis par le gouvernement et qui doit intervenir prochainement. En cause : des "conditions qui ne sont pas réunies pour une opération humanitaire efficace".
"Rien n'a été fait". Dans son communiqué, Emmaüs rappelle que Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur et Emmanuelle Cosse, la ministre du Logement ont "promis aux associations que chaque habitant du bidonville serait relogé et qu’un diagnostic commun préalable serait effectué pour identifier les situations particulières". Mais, poursuit l'association, "à une semaine de démantèlement annoncé", la date du 17 octobre ayant été avancée par plusieurs personnes, "rien n'a été fait".
"Les gens vont revenir, il ne faut pas se voiler la face". Pour le président d'Emmaüs France, "tout porte à croire que le gouvernement va reproduire les erreurs de Sangatte et du démantèlement de la zone sud de la jungle". "Les gens vont revenir, il ne faut pas se voiler la face", poursuit-il. Emmaüs doit participer mardi au ministère de l'Intérieur à une réunion avec d'autres associations sur la question du démantèlement. Le mouvement demandera le report du démantèlement et "la mise en place d'un plan de mise à l'abri digne de ce nom".