Marine Le Pen a indiqué vendredi avoir reçu une nouvelle convocation des juges financiers parisiens sur l'affaire des emplois fictifs de son parti Rassemblement national (RN, ex-FN) au Parlement européen. En marge d'un déplacement à Châlons-en-Champagne, la députée a pris la parole devant la presse pour assurer qu'elle allait "leur répondre", sans toutefois préciser si elle se rendrait ou non à la convocation des magistrats et sans donner non plus la date exacte de cette nouvelle convocation. Selon l'élue, "c'est fait pour" perturber la campagne des élections européennes, dont le scrutin est prévu fin mai.
Avec les juges, "le pire est toujours sûr". Le 30 juin 2017, Marine Le Pen avait refusé de répondre aux juges du pôle financier, se contentant d'une déclaration alors qu'elle était mise en examen. Avec les juges "le pire est toujours sûr", a ajouté vendredi la présidente du RN. "Peut-être vont-ils me condamner à mort à titre conservatoire. Ils l'ont déjà fait avec mon parti." Une allusion à la saisie, en juillet dernier, de deux millions d'euros d'aide publique par les juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Claire Thépaut, qui enquêtent sur l'affaire des emplois fictifs présumés au Parlement européen.
"Si on n'a plus rien, on meurt". Marine Le Pen a également confirmé la fermeture d'un tiers des permanences départementales du RN, faute de moyens suffisants pour les faire tourner. "On ne peut plus rien faire, on ne fonctionne plus. Si on n'a plus rien, on meurt", a-t-elle déclaré. Celle qui a déposé un recours contre la saisie des deux millions d'euros attend désormais la réponse de la justice, prévue le 26 septembre prochain. En cas de rejet, elle a indiqué qu'elle continuerait "les appels aux dons, en attendant la prochaine dotation de l'État".
Détournements de fonds publics. Mercredi, un ancien personnage-clé de l'organisation du FN au Parlement européen, Charles Van Houtte, a été mis en examen pour "complicité de détournements de fonds publics" dans le cadre de l'enquête. Outre le RN et Marine Le Pen, le compagnon de cette dernière, Louis Aliot, et Nicolas Bay, dont le nom circule pour conduire la liste du RN aux élections européennes de 2019, sont poursuivis pour "abus de confiance" ou "complicité d'abus de confiance", délits passibles de 3 ans de prison et de 375.000 euros d'amende.
Jusqu'à début juillet, quatorze autres mises en examen avaient été déjà ordonnées par la magistrate et son collègue Renaud Van Ruymbeke, cosaisis depuis décembre 2016 d'une information judiciaire ouverte pour "abus de confiance" et "escroquerie en bande organisée".