Le Parlement européen à Bruxelles a ouvert les discussions sur les énergies renouvelables. Les pays membre sont en train de voir comment ils peuvent atteindre concrètement les 27% d'énergies vertes en 2030, comme le prévoit l'accord de la COP21, et comment faire concrètement pour développer notamment le solaire et l’éolien. Mais selon un document de travail qui circule depuis quelques jours, la France semble freiner des quatre fers sur le sujet des énergies renouvelables…
Repousser ses efforts à 2027. La France semblait avoir pris le leadership sur le sujet du climat depuis la COP21 et depuis l'annonce du départ de Donald Trump de l'Accord de Paris. Mais dans les discours seulement. Car dans ce texte de travail (qui n'a pas de valeur officielle), la France dit clairement qu'investir massivement dans les énergies renouvelables, ce n'est pas pour tout de suite. La France explique dans ce document qu’en matière d’énergies renouvelables, elle veut repousser ses efforts à 2027. Pour n’accélérer dans ce domaine qu’entre 2027 et 2030.
La France crée les conditions pour rester dans le nucléaire. Mais tous les experts sont formels, il sera impossible de développer en trois ans les éoliennes et les panneaux solaires pour respecter les objectifs fixés par l’Europe. En fait, selon l’eurodéputé écologiste Yannick Jadot, la France veut pouvoir dire en 2030 qu’elle n’a pas réussi à atteindre les objectifs pour justifier la poursuite du nucléaire. "Elle crée les conditions pour qu’on soit obligé de garder du nucléaire, du nucléaire, du nucléaire", assure l’élu EELV. "Du coup, la France est aussi le pays qui fait alliance avec la Grande-Bretagne, avec la Pologne du charbon, autant de pays qui ne veulent plus faire d’efforts sur le climat. Donc la France, garante de l’Accord de Paris, est celle qui est en train de saboter la politique climatique européenne."
Les mêmes fonctionnaires depuis 10 ans. "Et malgré un discours de plus en plus ambitieux sur le climat, le problème c’est que depuis 10 ans, depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, ce sont les mêmes fonctionnaires qui portent la voix de la France à Bruxelles sur les énergies renouvelables et qui, dans le fond, défendent les mêmes positions", regrette Yannick Jadot.