Publicité
Publicité

Les étudiants de retour en demi-groupe à la fac, entre soulagement et inquiétude

Diane Berger, Stéphane Place, Virginie Riva, édité par Ugo Pascolo - Mis à jour le . 3 min

Les étudiants de première année peuvent retourner sur les bancs de la fac pour suivre les TD en demi-groupe de moins de 10 personnes, à partir de ce lundi. Si c'est un soulagement pour certains, les soucis de logistiques sont nombreux. Et les professeurs s'inquiètent du niveau de leurs élèves. 

Après des mois à souffrir, vissés devant un écran d’ordinateur, à suivre les cours uniquement à distance, certains étudiants vont pouvoir retrouver les bancs de la fac, lundi. Comme le gouvernement l'avait annoncé lors de sa dernière conférence de presse sanitaire, les travaux dirigés vont pouvoir reprendre en présentiel pour les élèves de première année, en demi-groupe de moins de 10 personnes

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Ça nous permet de sortir, on revoit nos amis"

Un véritable soulagement pour Théo, étudiant en sciences des organisations, pour qui le distanciel a été très compliqué. Entre les 20-25 heures de cours par semaine, "et tout le travail à côté, on peut passer à peu près 12 heures par jour devant un écran". Alors l'idée de pouvoir sortir et ainsi échapper à son écran est plus que bienvenue. "J'attends vraiment de pouvoir assister à une partie de mes cours en présentiel : déjà, ça nous permet de sortir, on revoit nos amis, on pourra mieux mieux interagir. Et si on a des questions, on peut les poser directement." 

Théo estime également que le retour sur les bancs de la fac est bon pour la motivation. "Quand on est seul, on la perd facilement." D'ailleurs, sur les 25 étudiants que compte sa classe, deux ont déjà abandonné avant même la fin du premier semestre. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Reste que le retour des étudiants un jour par semaine dans les facs n'est pas si simple que cela. "Si on doit payer un loyer juste pour ça, 15 jours pour 400 euros, ça fait cher payé", observe Valentine, croisée par Europe 1 sur le campus de l'université Bordeaux Montaigne. "On arrive pas à se projeter", ajoute Denis, un autre étudiant. "Moi je vais finir ma licence de japonais chez moi, derrière mon ordinateur, et passer mes examens comme ça."

Des problèmes de logistique et de niveau chez les étudiants

Et la logistique pose également question pour l'université. "On ne connait pas la liste des étudiants qu'il va falloir dispatcher", explique Armand Branchereau, qui gère la licence LEA de Bordeaux Montaigne, qui regroupe près de 2.000 étudiants. "Il faut pouvoir créer des groupes et des sous-groupes dans les logiciels, et un autre service doit mettre au point les emplois du temps et vérifier qu'il n'y a pas d'incompatibilités, c'est-à-dire si un étudiant n'a pas un cours en visio de prévu avant ou après." Un véritable casse-tête dont il ne sait pas encore comment se sortir. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Outre les problèmes de logistique de part et d'autre de la salle de classe, ou des soucis budgétaires, une autre inquiétude accompagne cette reprise progressive des TD en demi-groupe : le niveau des étudiants. "On a pu observer pendant les partiels de janvier des étudiants qui sortent de la salle plus tôt, qui rendent des copies blanches, voire certains qui pleurent devant les copies", explique au micro d'Europe 1 Hélène Manuelian, directrice de la fac de sciences humaines et lettres de l'université de Cergy, en région parisienne. 

"On a assisté à des choses extrêmement douloureuses, et les résultats risquent de décourager beaucoup de monde. Sur un amphithéâtre de 150 étudiants, on en perd 30, donc un étudiant sur cinq. Mais là, je pense qu'on est plutôt à un sur trois." Et ce n'est pas tout, à en croire Hélène Manuelian : "On a un problème de connaissances, mais également d'avancement dans les programmes. On ne peut pas forcément aller aussi vite en distanciel qu'en présentiel." 

Cet article vous a plu ? Vous aimerez aussi...
Recevoir la newsletter Société
Plus d'articles à découvrir