A partir de vendredi les Européens vivront à crédit : c’est le jour du dépassement européen, la date à partir de laquelle l'organisation WWF et le think tank Global Footprint Network estiment que l'humanité a consommé la totalité des ressources naturelles que la Terre peut produire en une année.
Ainsi, cinq mois seulement après le début de l'année, l'Europe a pêché plus de poissons, et coupé plus d'arbres que ce que les océans et les forêts sont capables de produire en un an. Elle a également émis plus de carbone que ce que la nature est capable d'absorber. Si le monde entier vivait comme les Européens, il faudrait presque trois planètes pour subvenir aux besoins de l'humanité pour l'année entière.
Le Luxembourg et la Suède mauvais élèves
Le Luxembourg et la Suède font figure de mauvais élèves parmi les pays européens pris en compte par WWF et Global Footprint Network dans leur calcul. "Le Luxembourg est un petit pays mais il existe des effets pervers. Il a mis en place des taxes moins importantes sur le carburant alors des habitants des pays voisins s'y rendent pour faire leur plein, explique Pierre Cannet du WWF. "La Suède est souvent saluée pour son développement d’énergie renouvelable mais pourtant elle prélève davantage dans les forêts que le reste des pays membres", constate-t-il encore.
La France ne fait guère mieux. Son jour de dépassement aura lieu la semaine prochaine, le 15 mai précisément. C'est toujours dix jours plus tard que l'an dernier. Reste que ce "gain" n'est pas lié à une accélération de la transition écologique en France, selon WWF. Il s'explique par les aléas climatiques de 2016-2017. Avec les inondations et la sécheresse, les récoltes ont baissé et l'impact de l'Homme sur la nature a été moins important.