La préfecture de police de Paris, théâtre d’affrontements et lieu de la signature de la reddition, est un endroit emblématique de la libération de Paris. À l'occasion des 80 ans de la Libération de Paris, le 25 août 1944, Europe 1 vous racontait dans un premier épisode le début de l’insurrection de la ville, avec la prise de la préfecture par des policiers. Dans ce deuxième épisode, retour sur la semaine d'attaques des Allemands qui a suivi la reprise de ce centre névralgique de l'insurrection.
Centre logistique
20 août 1944. La préfecture est aux mains des résistants depuis une journée. Dans la grande cour, le matériel s'empile et les hommes s'organisent. La veille, un obus a perforé l'une des portes. Attaqués tous les jours par les Allemands, les policiers apprennent l'organisation militaire, souligne Benjamin Foissey, chef de mission histoire à la préfecture de Paris.
"Ce sont des policiers qui, tout à coup, jouent un rôle militaire. Ici, vous aviez des réserves d'armes, vous aviez des prisonniers allemands ramenés ici, vous aviez des blessés qui étaient soignés, vous aviez des cuisines… On improvisait le ravitaillement comme on pouvait. Et donc vous avez un gigantesque lieu logistique qui était parfois à 20 mètres des chars allemands, qui attaquaient sur le parvis", raconte-t-il avec passion.
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Réseau de communication
Dans les bureaux, les différents bords de la résistance se rencontrent et s'organisent. Il y a même un réseau de téléphone interne difficilement écoutable par les Allemands. Il permet de communiquer avec le centre de commandement des forces françaises de l'intérieur parisiennes, caché dans un bunker place Denfert-Rochereau. La capitulation du gouverneur allemand de Paris sera même signée ici, dans les appartements du préfet.
Sur le parking ombragé de la salle de billard, le symbole est fort pour De Gaulle, explique Benjamin Foissey. "Le fait que ça ait été signé ici et pas l'Hôtel de ville, qui est aussi un grand lieu politique à Paris, ce n'est pas pour rien. Le pouvoir gaulliste, il est au ministère des Armées, il est ici", confie-t-il. Ici, à la préfecture, où l'on rend aussi hommage aux 200 agents qui sont morts pendant cette semaine de Libération.